(Em)Prise.
Mauvaise Herbe.
Je pense que pour connaitre l’univers, il en faudrait des sentiments préchauffés, des verres échangés avec possibilité de démultiplier les angoisses –satisfait ou remboursé-, des battements de cils envoyés par mail à des fanatiques à qui ça suffirait pour exister ; à qui ça suffirait, pour connaitre l’univers. Des ampoules au bout des doigts, des usb dans les oreilles.
De la wifi dans les artères et des prises sur les orifices. Des sextoys à usages uniques avec packaging inox pour que le courant passe mieux, et pour qu’on soit plus liés, grâce à tous les moyens qui nous éloignent encore un peu ou toujours plus. Sans les câbles, on va dans le mur. Et vous savez quoi ? Même à travers.
Sauf que de l’autre côté, on s’y rend seul. Des pacemakers pour prouver, pour prolonger, pour qu’on ait le temps de tout, pour qu’on ne perde rien. Électrocardiogrammer toutes les petites palpitations, pour les monter sur un écran panoramique, prouver que même dans un coma, le monde encore une fois, nous excite. C’est une preuve partielle, génétique informatique, génie du crack magnétique et surtout, voyez, une bonne grosse tique à enlever avec ou sans pincette(s).
On s’enverrait des Kilos octets d’amour et ça serait superbe, on se filerait pourtant encore quelques virus, après tout même le latex du 01 parfois se rompt. Des Pixels plein la vue, plein les muscles ou le cul, une map entière où tout le monde s’invite et/ou se téléporte, entrouvre ou referme quelques-unes de leurs plus ou moins grandes portes. Clique plus vite, plus fort, enfonce le donc, ce bouton-d’or. Machines électroniques en réseaux-os, Capitales démontées par la toile, On se fiche d’où vous êtes, grâce à dame internet. Touche les, ces seins déshabillés, à travers la lentille. Si tu regardes bien, ils bougent même comme des vrais. Nourris le, ce personnage qui t’obéit, pour lequel tu as souscrit. Démesure tout, réduit la fenêtre et par la même occasion, ferme les volets. Photoshope la météo. Téléphone aux particules. Essaie de ne pas voir qu’au plus profond peu à peu, elles t’enculent.
Laisse-les alors gérer ce que tu es, ta famille par statuts ou ton emploi et même ta paie. Tu es tranquille, et tu ne touches rien, même quand un con te pique la main. Basculer dans l’ère du numérique, le progrès magnifique : le nouveau Titanic où les gens coulent et cette fois, s’il n’y a pas de canots, il n’existe pas non plus de gilets. Ceux qui en ont ne les sanglent plus : il n’y a pas de boutons. Ceux qui en veulent ne le peuvent plus ; Ils téléchargent déjà trop. Tout n’est pas mauvais, tout circule, tout se donne, tout se livre et rien n’est réel. Il ne nous en faudrait pas plus, savez, pour se voir pousser des ailes.
Je continue sur ma lancée : coup de coeur !
· Il y a environ 11 ans ·Quelle jolie découverte !
redstars
Ca me touche énormément. Merci, mademoiselle! (:
· Il y a environ 11 ans ·Mauvaise Herbe.
J'aime le regard, le flot, le rythme, ça semble sortir tout en bloc, comme craché d'avoir été trop couvé, ça ose un peu et j'aime assez (quand ça mise dans le juste). Emprise et addiction, on se laisse tous un peu attraper de temps à autre, mais rien ne remplace une bonne louche de réel.
· Il y a environ 11 ans ·hel
Ton commentaire me semble beau. Merci.
· Il y a environ 11 ans ·Mauvaise Herbe.