Emotion nue

Joyce Attal

Emotion nue

Il lui souffle un léger nuage d’amour.

Elle rougit et camoufle son visage.

Les battements de ces deux cœurs

Raisonnent en mauve sur les corsages.

Sur les murs fleurissent des violettes.

Elle n’ose lui tendre sa main,

Il lui sourit tendrement en la prenant.

Alors, elle s’évapore dans ses dentelles ;

S’il souffle, elle vibre ;

Quand il chante, elle danse.

Tous deux tourbillonnent dans l’air.

Aimants retenant les amants,

Purs sentiments d’enfants innocents.

L’amour revêt sa teinte de peine,

Sait-elle déjà qu’il souffre de trop l’aimer ?

Un baiser, un bébé, le silence.

Deux âmes se couchent en priant.

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