En route!

Pauline Bo

Je dois avoir une odeur inodore qui ne plaît pas au voyageur d'à côté puisque loin de moi, à l'opposé du banc, il préfère s'asseoir.  J'attends mon bus tout comme lui. La société a eu aussi raison de lui. Tout comme si cela persiste, elle aura raison de moi. Il est préférable aujourd'hui de ne regarder personne, d'ailleurs je vérifie d'un coup d'œil rapide, personne ne me regarde. Si cela devait arriver, je veux dire, si l'on se regardait, on ne se comprendrait pas. Les autres humains et moi en tant qu'humaine.  Ne rien montrer d'humain de nos jours est la règle numéro un. Nous sommes des robots, régis par le multimédia. Et ce,  par bien plus manipulateur et plus haut placé  encore. 

Beaucoup respectent cette règle de bienséance, moi la première.  Je ne voudrais pas me faire attraper ou bien embêter. Tenez par exemple dans le bus, je met toujours sur la place à côté de la mienne mon sac à main. J'indique par ce geste que je ne veux pas être pollué pendant mon trajet.

Mais dans les transports, il vient toujours un moment où l'humain s'entasse. Et alors là, tout change soudainement, la règle s'amoindrit et nous sommes obligés d'éviter autrui. Nous l'effleurons juste tout en jouant de tours de passe-passe pour ne pas le toucher. Chose d'autant plus délicate au moment de sortir du transport en commun. En pensant à la règle d'actualité, courage aux Parisiens! Cela ne doit pas être simple tous les jours de vivre dans une basse-cour.

Mes parents m'ont toujours dit depuis ma naissance que les transports en commun étaient dégueulasses. Moi, je ne la comprend qu'à moitié cette règle. Je me dit que si nos téléphones, nos tablettes, écouteurs ou toute autre forme numérique pouvaient cesser de fonctionner une journée, on se découvrirait tous. Moi en tant qu'être de chair avec eux en tant qu'être humain. Une petite journée seulement, pour voir à quel point nous sommes tous beaux à être singuliers, à être pressés pour rien, à être joliment habillés ou bien sacrément amochés! On entendrait les arbres et leurs feuilles, les voitures klaxonner, les rires des gens d'à côté, la musique au loin d'une fête organisée. On verrait des souris se glisser dans les cachettes du métro, on y entendrait là-bas les guitares, les harmonicas et pleins de symphonies.

Tellement d'autres choses encore jusqu'à ce que de mon côté, j'entende arriver le tramway bordelais. Si vous faisiez cela de temps en temps, vous vous sentiriez observé reconnu et considéré. Nous sommes tous des pions colorés qui n'attendent qu'une chose magnifique, la tranquillité.

Alors quand allons-nous relever les yeux et contempler le ciel pour voir à quel point nous sommes tous pareils ?

  • Tout plein de vérité, un joli souhait que ce texte, et oui à paris c pas facile à gérer tt ça, robots nous sommes programmés au rendement, au préssé,à l'oubli des autres pour s'oublier soi même, esclaves des hautes sphères qui nous empêchent de respirer autre chose que des contraintes, j'aime beaucoup et j'adhère !

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    Christophe Paris

    • Merci pour ce joli commentaire :)

      · Il y a plus de 8 ans ·
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      Pauline Bo

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