Envie de pipi

amaende

Faut être con quand même ! Mais je suis tout aussi poli que timide. Moi je ne voulais pas trop, en fait. C'est clair qu'elle me regardait. C'est pas que ça ne me disait pas, mais bon ce n'était pas la bonne accointances optimum entre le meilleur timing et les bonnes personnes. Moi le premier, surement. Mais c'est personnel. Somme toute.

Mais bon, au jugé de sa bonne volonté issue d'une envie et de moult précautions, j'ai cédé. Est-on un lâche quand on ne sait jamais dire non ? Ou au contraire, est-on un vrai héros moderne avec le don de soit complet et tout le toutim autour ? Éternelle question. Personnelle. Somme toute...

Elle m'avait proposé de venir en boire un dernier chez elle. En « tout bien, tout honneur », qu'elle avait bien précisé. Pour moi, C'était clair, les trois heures de bar où je venais de la rencontré avaient jouaient pour moi : je suis quelqu'un de valeur quitte à être butté surtout si c'est pour la beauté du geste de l'engagement inutile... Autre problème chez moi. Personnel. Somme toute...

Je fais toujours le tour de la bibliothèque. K7, DVD, aquarium, livre de poche, d'art, ou populiste, bibelots, photos de famille ou de fiesta, plantes vertes, etc... Tout ce qui nous entour nous fait et nous résume. Personnel. Somme toute.

Là, bonne pioche musicale et livresque : un ou deux Casavet, du Velvet comme du Muse, des trucs inutiles comme Miller ou Blondel mais qu'il faut « posséder » à défaut d'avoir compris, et ce DVD de Godar imbaisable : Alphaville... Pas si « personnel ». Somme toute.

Rétamé des derniers coups, je me réfugie dans les toilettes pour me soulager. La bière à ceci de bien c'est qu'elle est calme et tranquille. A ceci près, que ta vessie en a toujours bu toujours plus que toi... Personnel. Somme toute.

Si j'ai l'impression qu'on me regarde, qu'on m'entend et m'écoute, ou qu'on m'attend, je ne peux pas. Sa chaine plaignait un bon vieux Radiohead sorti d'à peine la semaine dernière... ...et moi je me disais que ça faisait trop longtemps que j'étais coincé dans ces toilettes à être impuissant, pour que ça ne passe pas pour un truc suspect... Pas si personnel. Somme toute.

J'ai donc décidé de me casser. Au moins dehors, et en tant que mec, je pourrais libérer ma conscience comme ma vessie... Personnel. Somme toute.

C'est là qu'à la porte, elle m'a sauté au coup. Il avait disparu le « en tout bien, tout honneur ». Mais je ne m'en suis aperçu qu'en bas des escaliers. A retardement. Personnel. Somme toute.

J'ai trouvé un bout de neige fraîche pour me soulager, dessiné la Déclaration Universelle de Droit de l'Homme de mon flot d'urine de bière, ou du moins l'article premier, enfin les deux premier mots, enfin... Personnel. Somme toute.

J'ai rengainé. Puis j'ai de suite remonté ses escaliers. Elle le méritait. Je voulais peut-être l'expliquer ou m'expliquer. Je ne voulais plus être seul, aussi, peut-être... J'ai gratté à la porte. Je voulais lui expliquer que ça venait de moi. Que c'était moi son problème et que je ne voulais pas en devenir un pour elle. Je l'imaginais partie pour 20 ans de psychanalyse, de part ma faute. Pire, dans une secte d'ascètes nihilistes. Personnel. Somme toute.

Rien, je l'ai pris dans mes bras. Poussé sur le canapé puis sur son lit pour être plus à l'aise. Je me suis déshabillé, elle aussi. J'ai mécaniquement enfilé une capote que je trainais depuis pas mal de temps au fond de mon portefeuille. J'assure toujours. Personnel. Somme toute.

Je suis rentré en elle. Rapidement ma vessie s'est rappelée à moi. Encore. Pute de bière. Même pas saoul comme elle qui avait tournait au ti-punch. Je subie. Faut pas non plus, se laisser gagner, t'imagine si je débande. Elle, se la joue comme dans un film. C'est trop sur-joué pour être crédible. Je ramollie. Je me concentre. Non ! Au contraire laisse toi allé Ju-ju, c'est que du bien. Au moins pour elle. Fais lui plaisir, elle se calmera, elle s'apaisera, elle t'aimera. Oui c'est ça : aime là. Personnel. Somme toute.

Je fais semblant de jouir. Pour un gars qui se veut intègre... Personnel. Somme toute.

Voilà, pour la chose. On se couche l'un contre l'autre, mais sans même un minimum d'abandon. Ça doit bien faire une heure qu'elle cuve en dormant. Une nana peux peut-etre faire semblant (comme un mec) pendant l'amour, avec des bruits et tout, mais là elle ronfle comme un bucheron. Elle ne ment pas. Plus. Je gagne ses toilettes. Soulagé. Plus de ma vessie que de ce « passage » tellement mythique qu'il en reste anecdotique pour moi... Personnel. Somme toute.

Le lendemain enfin détendu, j'ai grasse-matiné avec la miss. Ma première fois fut donc la deuxième. Personnel. Somme toute.

Julien.

  • Ben puis Julien, j'avais pas capté le truc. C'est personnel, somme toute. En tout cas, j'aime bien ta façon de raconter des histoires personnelles somme toute mais un brin partagées. bravo et a plus, qui sait ? Ecoute Bertand Belin, je trouve que ça colle bien à ce que tu écris et vas voir les texte de ed.kdive, ça devrait te plaire :)

    · Il y a environ 13 ans ·
    Dsc00245 orig

    jones

Signaler ce texte