épuisement consenti (ou presque)

medusa

Sûrement encore trop sensible, trop émotive pour contempler leurs atrocités. Celles qu'ils clament haut et fort lorsque le jour se lève. Les secondes passent au ralenti quand ils énoncent les drames et les horreurs des Hommes. Je n'arrive pas à me protéger de tout cela, c'est de pire en pire, je n'arrive pas à être hermétique de toute cette douleur, de leur froideur, de leur mensonge, de leur hypocrisie. Leurs maux me rongent. Leurs maux me détruisent.

Suis-je vraiment faite pour encaisser tout ça ? Comment suis-je censée accomplir ma mission si je n'arrive pas à me protéger ? Comment avancer si les balles perforent mon âme ? Comment protéger l'humanité si je n'arrive plus à garder les yeux ouverts quand les traces de sang se multiplient ? Oserais-je, à nouveau, braver toutes les tempêtes ? Surtout, y arriverais-je ?


Comment faire ? Moi qui y ai tant cru. Ça va aller, bien sûr. Mais, je suis terrorisée. Je ne pensais pas que cette sensibilité pourrait s'accentuer ainsi, je ne pensais pas et surtout, je ne le voulais pas. Pourquoi la douleur ne s'arrête-elle pas ? Pourquoi ces cris continuent ? Pourquoi tout ressentir ainsi ? C'était donc vraiment ça ? Le but à atteindre ? N'être qu'un voile sans armure qui reçoit tout ? Les émotions, les sentiments, la moindre humeur. Tout me fait mal, tout me heurte. Je suis épuisée, je suis tellement épuisée. Je m'en veux, je m'en veux. Je sais que l'on essaie de m'aider mais, pour l'instant, je n'arrive pas à être complètement hermétique. Tout ce que vous ressentez  n'est que violence pour moi. C'est comme si à chaque phrase qui n'est pas amour ou bien sincérité, je prenais un coup.


Je culpabilise de ne pas arriver à faire semblant, à faire comme si tout était bien. Je ne me trouve pas assez reconnaissante. Pas assez reconnaissante puisque à l'heure actuelle certaines personnes m'ont sauvé. Pourtant, j'essaie. Mais je n'y arrive pas. Je me mure dans le silence. Je suis en permanence sur la défensive de peur à avoir à gérer ce trop plein d'émotions permanent. Je suis réellement fatiguée de ressentir tout ce qu'il est possible de ressentir.


Il suffit que nos regards se croisent, que vous me disiez deux mots et je saurais, je vous ressentirai.


Vous m'épuisez alors que vous ne faites rien.
La moindre once de colère, de tristesse, de lassitude, de froideur, de tout sentiment négatif,me plombe.

Vous n'y êtes pour rien et je n'ai de cesse d'essayer de vous aider.

Même si j'y arrive de moins en moins puisque je me renferme de plus en plus.

Vous m'épuisez.

J'en suis désolée.

  • Tu n'imagines pas à quel point je me reconnais dans ce texte. Je m'épuise aussi avec le flot d'informations qu'on capte, qu'on traite sans même s'en rendre compte la plupart du temps. Une situation classique pour quelqu'un est hyperstimulante pour un(e) hypersensible, et on se vide d'énergie. Ensuite, il faut un moment d'une solitude extrême, face à nous même pour se recentrer et rebondir. Chaque jour je m'efforce de doser l'hypersensibilité, de l'assumer, c'est un long travail. Ne sois pas désolée d'être ce que tu es ;)

    · Il y a environ 3 ans ·
    280px fullmoon2010

    Rythm & Poetry

  • Pourtant... une étincelle rouge, c'est déjà une petite lueur

    · Il y a plus de 3 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

    • Ce sera toujours une lueur.. Mais la lueur peut parfois se fatiguer

      · Il y a plus de 3 ans ·
      Bzh

      medusa

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