Drug in blood.

eden-paragallo

Elle se réveilla dans un endroit sombre. Encore plus sombre que le précédent. Sa tête tournait affreusement. Comme si elle avait été droguée. Tout était flou. Comme une impression de déjà vu. Il faisait incroyablement froid. Un espace carré, de la longueur d'un bras laissait pénétrer un peu du monde extérieur. Ca ressemblait vaguement à une fenêtre.
"A une fenêtre avec les barreaux … " Railla mentalement Sybille.
Une odeur de produit désinfectant  flottait dans la pièce.
" A donner la nausée."
Des bruits de pas résonnèrent. Jusque dans son crâne. Des milliers de pas. C'était assourdissant. Et puis des cliquetis de clés s'invitèrent à la cacophonie cérébrale. Chaque recoin de son cerveau vibrait comme un amplificateur de son.
" C'est insupportable! Je crois que ma tête va exploser!"
La porte de sa cellule s'ouvrit sur deux hommes à la carrure imposante. Ils étaient chauves tous les deux.
Le calme plat pendant quelques secondes. C'en était presque morbide.
" C'est la pétasse en blouse blanche qui vous envoie?"
Les deux armoires à glace restaient silencieux tout en attrapant fermement Sybille par les bras.
" Ca vous ferait pousser des dents en plus de me répondre?"
Il l'emmenèrent dans une grande salle, quasiment vide. Les murs étaient peint en gris. Au centre, il y avait une chaise métallique avec  des grosses sangles en cuir marrons sur les deux pieds avant ainsi que les accoudoirs.
La température n'était pas plus haute que dans la chambre où Sybille avait repris connaissance. Le sol était lisse et glacé.
Les molosses firent asseoir la jeune femme de force sur la chaise inconfortable. Ils attachèrent ses chevilles et ses poignets à l'aide des sangles.
" Ces lanières puent la sueur et la peur." Pensa Sybille, réticente à l'idée de se trouver, une nouvelle fois, dans une situation dangereuse.
Les effets de la morphine qu'on lui avait injecté circulaient toujours dans son organisme. Confusion, nausée, vertiges.
" Quand est- ce que ça va s'arrêter?" Se demanda- t- elle, étourdie et morose.
Un nouveau silence malsain régna autour d'elle. Les vautours étaient-ils partis? Ou bien attendaient-ils qu'elle tente quelque chose pour la réduire en bouillie en une fraction de seconde?
La porte de sa nouvelle prison s'ouvrit. Une femme apparut. Elle avait comme un air familier; une odeur mémorable.
" Maman." Lâcha Sybille, méprisante.
"Laissez- nous." Congédia la femme.
" Allez, dehors, les frères Kray!" Répéta Sybille, désinvolte.
Ils quittèrent la pièce en claquant la porte.
 

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