Esquisse devinée
christa-delluna
Les taches brunes effleurant la lividité du lointain crient un paysage mort-né. Un roc écorché surgit d'une étendue stérile de toute couleur, seuls rejetons de ces fantômes minéraux : des promontoires rocailleux.
Là, ici, assise sur ce sommet d'une souche sablonneuse, une blanche amante sinueusement enlacée le long de sein, à lui, ce sombre silencieux garçon soupirant sur sa silhouette ses sentiments.
Image mille fois répétée d'une, volontairement, douloureuse passion, où chaque étreinte bouillonne d'une soif égoiste de folles souffrance. Entremêlement sensuellement mortel de lèvres humides de venin, où chaque fougueuse bouchée aspire la brulure d'un amour maudit.
L'aiguille, l'aiguille est tombée, fondue dans la toile de noir et de blanc, et l'ouvrage interrompu redessine les aspérités de la vague de pierre où la discrète l'a allongé. Et l'aiguille se soustrait toujours au regard qui la cherche, et l'aiguille s'éclipse devant l'indiscrète qui fouille la grisaille, et l'ouvrage toujours restera clairsemé d'inachevé, diapré d'incertains.
(5-05-10)
Joli poème en prose.
· Il y a plus de 13 ans ·saint-james