Et pourtant...

Je tremble encore de ses mots, je pleure toujours d'être là, sans pouvoir rien faire, juste la regarder s'éloigner et réaliser que je suis en train de la perdre. Je n'arrive pas à comprendre comment nous en sommes arrivés là. Je vais vraiment finir par détester ce que je suis, ce sera plus supportable que de penser que c'est elle qui me hait. Je ne suis ce que j'écris que dans mes lettres pour elle. J'ai grandi au milieu d'une violence épouvantable, il m'est arrivé, cent fois, de frôler la mort et, aujourd'hui, quand je parle de ces choses, c'est pour exorciser et non parce que j'aime ça. Peu importe, j'ai découvert que pour elle, ma plume pouvait se faire douce, délicate et vraie, grâce à elle mes pensées ont tourné au bleu et sont sorties des ténèbres permanentes dans lesquelles elles évoluaient. Elle à cette candeur magnifique qu'on les personnes authentiques, elle ne parle que par vérités, par sincérité et moi, moi je bois ses paroles délicieuses. La regarder quand elle me raconte ses pensées est un bonheur sans nom, dans ses gestes, ses grimaces, je me perds, je me noie et c'est une mort si douce, si merveilleuse. Elle a une façon timide de fuir mes regards qui me bouleverse, lorsqu'elle est gênée par mes mots, elle ressemble à une petite fille à qui son premier amoureux ferait une déclaration d'amour. Elle est si belle, si délicate, je meurs de vouloir la toucher mais j'ai si peur de la blesser. Quand mes souvenirs me font mal, je me sers de mes mots pour extirper une violence douloureuse qui me brûle les sangs, cette violence même que j'ai toujours haï pour l'avoir trop subie mais que je déteste, plus encore, depuis qu'elle est entrée dans ma vie.

Oui, je suis un homme ce qui, dès le départ, me donne de nombreux désavantages, oui je me défends d'être différent, pas meilleur ou moins bon, juste différent parce que j'ai toujours évité d'entrer dans un moule où on a voulu, maintes fois, m'enfermer. J'ai toujours voulu croire que c'est pour ça qu'elle m'aime, parce que je ne veux pas qu'elle supporte ce que tant d'autres essaient de lui imposer. Moi, je veux qu'elle soit ma princesse, celle pour qui je me lèves chaque matin, remerciant le ciel de cette chance miraculeuse. Moi je veux qu'elle se sente unique, car elle l'est mais refuse de l'accepter, moi je l'aime et pour ça, je ferais de la planète notre terrain de jeux. Il y a longtemps, j'ai pensé avoir trouvé l'amour, ce fut le cas d'ailleurs et je pensais qu'il me serait impossible d'aimer plus. Et puis elle est arrivée, elle a déboulé dans ma vie comme un obus s'écrase au milieu d'un groupe de soldats, elle à tout retourné, bouleversé, explosé. Depuis elle, j'ai du tout revoir, tout remettre en question, j'ai réalisé que mon coeur était bien loin d'avoir montré sa capacité à aimer car chaque instant qui fait ma vie est une nouvelle dimension possible à explorer. Elle m'a fait renaître, elle m'a apporté la joie, l'envie, le bonheur, elle a fait de moi ce que, jamais, je n'avais été auparavant, un romantique. Un romantique, oui, mais pour elle et seulement elle car elle est juste unique.

Je n'imagine pas ma vie sans elle, sans elle je marche dans une plaine morne, triste et sans âme, sans elle il n'y a pas de couleurs, pas de douceur, pas d'amour. Chaque fois que je la déçois, chaque fois que je la blesse, lui fait de la peine, lui cause de la souffrance, alors j'ai le sentiment qu'on m'arrache le coeur. De toute façon, mon coeur ne me sert à rien s'il ne bat pas pour elle. L'avez-vous déjà vue ? Si tel est le cas, alors vous savez qui elle est car lorsqu'on la croise une fois, on ne peut plus l'oublier. Elle est grande, belle, elle dégage une espèce de charme torride parfaitement indéfinissable. Sa démarche est une vraie torture, sa façon de passer ses mains dans ses cheveux est un délice mémorable. Quand elle me regarde et que je sens son désir de moi, je pourrais mourir sur le champ en pensant que j'aurais vécu l'impensable, que ma vie fut pleine et remplie par mon amour pour elle. Quand elle me parle, sa voix me transporte, quand elle murmure, à peine réveillée, je n'existe plus, je ne suis plus qu'une oreille au bord de l'extase. Mon envie d'elle est permanente, je ne veux qu'être près d'elle pour la sentir contre moi, souffrir de sa poitrine qui se soulève au rythme de son souffle, de sa taille, ses hanches qui bougent, décadentes, en suivant le frôlement de ses jambes. Ses jambes (je suis à deux doigts de dire ''mon dieu''), ses jambes sont lunaires, merveilleuses et quand, gaînées de noir, perchées sur des talons, elle s'aventurent sur mon passage, je pourrais me jeter à ses pieds pour la supplier de ne jamais cesser de marcher. Oui, tout cela c'est elle, tout cela et bien plus, tellement plus. Je ne sais pas quand elle lira cette lettre, je ne sais même pas si elle la lira, ce que je sais, en revanche, c'est que dans chaque mot, chaque virgule il y a mon amour, un amour unique, démesuré qui jamais ne cessera, jamais car il n'y a pas de vie sans elle, non il n'y a rien sans elle.