Et si ?

emmyfalardeau

Il y a une sorte de confusion qui s’installe avec le temps, À se demander ce qui nous arrivera et quand ?
Je ne savais plus trop, Tout semblait trop beau, Perfusion du surréel, Je l’ai constaté sans elle. Ce sentiment d’être un point minuscule dans le milieu du monde, de ne pas trop savoir à quoi servira notre demain, avoir soif du savoir, mais de ne pas trouver avec justesse lequel nous fait vibrer. Avoir soif de l’extraordinaire, sans savoir trop où commencer. Nous sommes assis là sur une chaise, à écouter les passionné(e)s des années antérieures, c’est à peine si leurs histoires ne nous semblent pas être des épopées. Où est notre place dans un monde où tout semble déjà avoir été construit, avoir été transformé et où tout semble déjà avoir été accompli. Se sentir si grand, si fort, si rusé, mais se remettre en doute à la moindre occasion. Le regret, le remord, craindre de ne pas être sur le bon chemin ? Et si, et si, Et si ce n’était pas ma vocation. Est-ce que ma soif est trop grande, est-ce que c’est cette tendance à être un brin touche à tout qui fait en sorte que je suis incapable de rester assise là, à me concentrer sur une chose à la fois. Être assise-là en classe, à regarder par la fenêtre, compter les étages de l’immeuble voisin, critiquer son architecture. Revenir sur l’information donnée par l’enseignant et sa conférencière, regarder les dernières critiques de l’art sur les petits journaux indépendants, acheter un café puis réinventer le design du gobelet. Chasser les nuages, réinventer le monde. Puis enfin, terminer la classe, sortir dehors et voir tout ces esprits grisés par la raison. Ces paires de yeux rivés sur leurs souliers à ruminer sur ce trop plein de pression sur les épaules. Serait-ce des pressions ou la dépression? Se demander si un jour nous allons quitter les bancs de l’école, si quitter les bancs de l’école va ternir notre créativité. Prendre peur de demain, mais vouloir découvrir le monde. Se demander si nous avons les capacités requises pour prendre la place de monsieur et madame qui quitteront ces cubicules, mais ne pas vouloir de ce travail de bureau. Se promener dans le vieux port de la ville, chanter le pire chanter le meilleur, vivre un moment d’insouciance, oublier les tracas économiques, politiques, sociologiques. Rire paisiblement. Être émerveillé devant une annonce publicitaire. Se comporter en gamin, rire un bon coup et puis pleurer pour rien. Retarder notre carrière professionnelle sous la pulsion et le désir d’apprendre une nouvelle langue, partir à l’aventure couchée sous un pommier, partir à l’aventure dans les montagnes loin de cette société de consommation, partir à l’aventure loin de soi mais avec soi et pour soi. Rentrer à la maison et recommencer tout le lendemain.
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