Et si DSK avait été une femme?

Sève Maël

Et si DSK avait été une femme ? Une femme qui aurait abusé un homme en le forçant à la pénétrer ? Arrêtée en plein jour alors qu’elle déjeunait avec sa famille, menottée devant le regard éperdu de ses enfants, emmenée de force face à une horde de journalistes la mitraillant de leurs flashs inquisiteurs et interrogée vingt-quatre heures plus tard, les cheveux suintant la crasse, le visage maculé d’un maquillage défait, les bas filés et le tailleur sali sous le coup des heures passées derrière les barreaux ? Je rêve du jour où un article titrera « La ministre de l’économie coupable d’abus sexuel sur son secrétaire »…

Pavlov a démontré le pouvoir du conditionnement en réussissant à faire saliver un chien à la seule entente d’une sonnerie de réveil. Aujourd’hui, les femmes sont conditionnées à devenir « inférieures », soumises et apeurées, à la moindre démonstration de force de la part d’un homme et les féministes n’ont fait que consolider cette cage d’infériorité dans laquelle la société les a enfermées en leur rappelant sans cesse que la loi est là pour les protéger et qu’elles ont le droit de se défendre. Rappelle-t-on sans cesse à un homme qu’il a le droit de dire « non » à sa femme s’il ne veut pas faire l’amour avec elle ?

Le jour où j’entendrais un homme me dire qu’il craint de rester seul avec moi par peur que je ne l’abuse, ce jour-là, je saurais que mon pouvoir de séduction est aussi puissant que sa force physique et que nous sommes réellement à égalité. Ce jour-là, je n’aurais plus jamais peur de me retrouver seule avec un homme… et DSK ne ferait pas la une des journaux pendant plus d’une semaine.

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