Et touffe.

Violhaine Larsen

Un jour moche où j'ai passé la nuit cachée dans l'édredon, l'effet du Lysanxia me faisant même oublier les 28°C extérieurs - et mon allergie aux plumes. J'y suis restée la tête enfouie, le corps perdu, les pensées étouffées, ne me levant que pour renouveler l'effet du cachet qui s'amenuisait - en prendre un nouveau, qui ne durerait, lui non plus, pas éternellement. Malheureusement. Putain d'accoutumance.

L'anxiolytique ne faisait que m'assommer ; j'ai passé la journée (nuit ?) à chercher le moins-mal-être dans l'onanisme, les endorphines m'aidant à me rassoupir entre deux cauchemars bien tordus.

La télé en fond, réflexe abruti de changer de chaîne comme quand on est au chômage et que l'on suit son programme de ménagère de moins de 30 ans. Dessins animés, Motus, Les Z'Amours, et surtout, VOTRE APRES-MIDI JEUX ! merci le service public de m'aider à m'anesthésier en me faisant croire que je me divertis tout en m'instruisant.

Mais là, aucune conscience. Aucune. Ni bonne, ni mauvaise, je pourrais aussi bien être une bactérie ou une putain de méduse molle et urticante.
Pas un poulpe. Je respecte les poulpes. Ce sont les céphalopodes les plus intelligents, un jour je m'en ferai tatouer un et ce sera mon meilleur ami.

Perdue dans ces divagations, je ne suis absolument pas au fait de ce qui m'entoure. J'ignore si quelqu'un se soucie de moi, s'il y a une catastrophe naturelle quelque part dans le monde ; j'ignore s'il y a un bon concert quelque part dans le monde, si les gens rient, une bière bien frraîche à la main en terrasse d'un café.
Tout ce que je sais c'est que je crois que j'existe, putain, et que je n'ai rien demandé et que ça serait pas mal d'avoir un bouton off, des fois.

J'ai moins de 30 ans mais plus de 15, ces conneries ne sont plus de mon âge mais j'ignore aussi bien ce qu'est l'âge, ce qu'est vivre avec son temps et ce que l'on est censé faire pour paraître normal.

Sous mon kilo de plumes, aussi lourd qu'un kilo de plomb, j'étouffe, mais j'aime ça, je souffre mais je le sais pas.
Je meurs, peut-être, mais ça ne se voit pas.

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