État limite

Je crie, je crache,

Ma colère irrationnelle sans cesse au bord des lèvres.

Bien cachée,

Habituée.
Un zèle de douceur dissimule l'obsession, la rancœur et la peur,

Mon venin est acide,

Pour ne pas perdre l'amour, je l'avale et m'écœure.

À coup de griffe, le long de mes cuisses, l'animal dessine des lignes rouges.

Mon âme s'enlise dans la lave d'un volcan haineux.

Rien n'apaise mes insoutenables certitudes.

Dans mon crâne,

L'infâme flot de sang épais.

La réalité noyée sous les coups du trouble.

La folie étouffée respire dans la solitude et m'asphyxie.

La folie qui m'échappe, attise ma honte.

Ma chair nourrie les cafards et les rats.

Puis ils s'endorment dans mes rêves et broient la lumière quand le jour arrive.

Le lait sucré s'est épuisé.

J'écrase le chaton contre le mur.