Eté

nathaliecoi

Merci

J'ai senti l'odeur de la terre après la pluie fine d'été, admiré les palais, les cités, les cathédrales et les vestiges, dégusté un succulent tartare aux halles, me suis promenée entre les rangs de raisin trop murs, admiré la consistance pleine du silence de l'abbaye. J'ai senti le puissant sentiment d'appartenance à une famille, un village, un clan, admiré le pas cadencé de la fanfare défiler devant moi à la fête. J'ai marché sur les trèfles emplis de rosée dans les jardins du presbytère, longé les rivières, entouré les arbres, dégusté les fruits de la mer, de tourteaux en huitres, de bigorneaux en seiches, écouté les mélodies qui retournent le cœur, trinqué à la vie, à l'amour, rencontré des gens étonnants authentiques décalés, balancé mon corps sur la grande balançoire, senti le vent rugir sous la porte de la chambre, semblant vouloir rentrer de force, écouté les battements de la vieille fenêtre en bois qui claque sourdement, découvert pas à pas une ville nouvelle, un port, une île, dévalé les collines, parcouru les champs de tournesols séchés, entendre le tic-tac désuet de la vieille horloge, resté suspendue entre terre et ciel sur le parachute tous les deux, rigolé d'avoir eu peur, réussi à grimpé la pente si dure, la falaise si abrupte, visité les châteaux, choisi les tapas, découvert les lieux attachants où l'on prend vraiment le temps de vivre, retrouvé l'odeur du linge d'antan, souri des regards sur les photos du passé, gouté de bons vins, appelé l'ami qui, lui, est resté, me suis rappelé ceux qui manquent, promené mes pieds sur de longues plages, longé le canal accompagné du chant des oiseaux, dans la tiédeur des journées d'été qui s'allongent, dit adieu à la maison de famille qui nous a accueilli et tant offert, salué les endroits qui m'ont porté, soutenu, ressourcé, embrassé le Vieux Saule, adoré l'orage et les éclairs sur le ciel rosé de ce champ de blé. J'ai aimé les crêpes et le cidre pétillant, peins sur de grandes feuilles, choisi les belles couleurs pastels, oui je me donne le droit au grand format, travaillé sur mon cœur et mes cris, trempé mes pieds dans l'eau glacée de la rivière, médité, pleuré et rit, admiré, observé, me contenter et me sustenter, retrouvé des amis chers. J'ai aimé ressentir l'animalité, travaillé l'argile, apprécié les joies simples de la vie, pour nourrir les jours moins pleins, étonnée des confréries défilant devant moi, j'ai aimé m'adosser aux platanes protecteurs des grandes places, roulé lentement sur les belles nationales, admiré la nature intacte par endroits, regardé ce ciel immensément bleu, puis la nuit venue, le regard sautillant d'une étoile filante à une autre, lu jusqu'à l'ultime page le roman qui transporte, offert de l'eau à une dame sur le chemin, offert de l'aide à un monsieur dans le besoin, écouté, parlé, chanté, dansé, rigolé, aimé, accompagné à se relever, vécu les joies simples et essentielles avec les enfants, ri de leur spontanéité, ri d'un rien et de tout ce qui est drôle, traversé mon beau pays.

  • Intéressant où se passe cette scène buco!ique?

    · Il y a environ 7 ans ·
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    orphe1

    • Dans mon imaginaire !

      · Il y a environ 7 ans ·
      20160207 191909

      nathaliecoi

    • L'imaginaire serait-il un prélude au réel ou le contraire?

      · Il y a environ 7 ans ·
      Default user

      orphe1

  • vous avez eu raison de bannir le point . haletant! ceci dit un petit point virgule pour que je puisse reprendre mon souffle..; quel été, bravo! ceci dit nous balancer ça le jour de la rentrée... merci.

    · Il y a environ 7 ans ·
    Img 20210803 205753

    enzogrimaldi7

    • Merci pour ce commentaire !
      Haletant :
      - Qui halète, qui est essoufflé, qui respire fréquemment, péniblement. (Figuré)
      - Maintenu sous une émotion, une curiosité intense.
      Allez je prends un peu de chaque !
      Bien à vous

      · Il y a environ 7 ans ·
      20160207 191909

      nathaliecoi

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