Éternellement tien - 2

sugar

30/6/2012

Anita,


J’ai reçu ta lettre il y a de ça deux semaines, je l’ai observé, scruté en me demandant quelle douleur allait elle m’infliger, quelle souffrance voudrais-tu encore que je subisse. J’ai tout de suite reconnu ton écriture et mon corps s’est mis à vibrer, j’ai eu peur, réellement peur de ce qui se trouvait à l’intérieur. De toi.

Autant je n’en voulais pas, autant elle m’obsédait, a la façon dont tu m’as tant obsédé. Mes pensées y revenaient sans cesse, impossible de m’échapper de ton emprise, comme toujours. J’ai cru revivre ce cauchemar et il en était hors de question, je ne te laisserais pas avoir ce pouvoir, pas encore. Alors je l’ai ouverte.


Je ne sais sur quoi je pensais tomber, je ne sais pas ce que j’espérais, mais je ne m’attendais pas à m’effondrer de la façon dont je me suis affaissé en lisant tes mots. Ils m’ont picoré, écorché, tailladé a n’en plus finir, ils ont tout ravivé, tout rallumé dans cette pièce noire qu’est devenue mon cœur, ils se sont insinué dans les moindres recoins pour tout réveiller.  Pourquoi? Pourquoi as-tu fait ça? Tu dis que tu me dois bien ça, je ne suis pas sûr. J’ai bien compris que la douleur ne t’a pas quitté mais moi j’avais réussi à l’enfouir, peut-être n’est-ce pas très sain mais je n’avais plus mal ! Je ne ressentais plus les choses comme avant mais j’étais paisible, à peu prés, et toi tu arrives, encore, et tu bouleverses tout. J’ai eu du mal a me reconstruire sans toi, j’ai eu mal après toi.


J’ai dû te cacher, pendant cinq longues années, t’enfouir sous d‘autres sentiments, te recouvrir d’autres souvenirs,  je pensais réellement mettre débarrasser de toi et de ce que tu représentais, il y avait des moments plus difficiles que d’autres mais je m’en sortais bien et il a suffi que je lise un seul mot de toi pour replonger dans ta chair, dans ton corps et tout cet amour qui nous a étouffé. Comment fais-tu ça? Pourquoi fais-tu ça Anita? Je sais que tu voulais à bien mais je m’écaille, je sens mon cœur s’émietter à mesure que mon stylo gratte le papier, je sens les larmes affluer, celle que je n’ai jamais voulue te donner, je sens mon corps chauffer comme tu reviens dans mon esprit que tu n’avais en fait jamais quitté.


Dans toutes les femmes que j’ai rencontré tu étais là, une part de toi, un sourire a s’y méprendre, un regard qui me rappelait, une cambrure qui me subjuguait, mais jamais je n’ai été satisfait, c’est du tout dont j’avais besoin, de toi. Entière. Réel. Mais ça tu m’en as privé, je sais que tu as eu raison même si cela me pèse de l’avouer, nos mots se faisaient brutal, nos douleurs trop forte et notre amour n’en devenait que trop passionnel, je le sais que je t’aurais détruit. Mais je ne voulais pas voir, je ne voulais pas ouvrir les yeux sur cette réalité qui m’effrayait, parce que la vie sans toi n’était pas une option, j’en voulais pas, tu m‘étais indispensable. Je ne voulais que toi et je n’avais besoin que de toi tu sais. Jamais je n’ai su retrouver pareille intensité ailleurs que dans nos moments. Peut-être était ce égoïste de ma part de fermer les yeux sur nos souffrances. Mais je t’ai pardonné Anita, c’est à ton tour maintenant de te pardonner. Je t’ai pardonné parce que je sais le mal que je t’aurais fait, tu ne l’aurais pas supporter, et ça je suis reconnaissant de pas avoir eu à l’expérimenter.


Tu dis que je ne suis peut-être plus que l’ombre de l’homme que tu as aimée, peut-être Anita, c’est bien possible, mais c’est toi qui as crée cette ombre. Avec toi j’étais complet, sans toi c’est tout ce qu’il reste de moi que je t’écris aujourd’hui. J’aurais aimé te retrouver tu sais, te reconstruire, mais où aurait je mis ce qui me restait de dignité? On aurait dû parler. On aurait dû faire comme les autres couples, mais tu as raison c’était pas nous, pas à ce moment-là. On était trop vrai Anita, c’était ça nous.


Peut-être que tu as bien fait finalement de l’écrire cette lettre, je crois que j’avais besoin que tu me réveilles. Que tu me secoues encore une fois, une dernière fois. Ne te tords plus de douleur Anita, ne te fais pas ça, tu ne le mérite pas. N’en doute pas. 


Un jour, je te retrouverais.


Eternellement tien,


Edouard.

  • Merci je suis très contente que ça t'es touchée ! Ça me motive ! Merci :)

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Blaue blume sugar bath

    sugar

  • J'ai lu les deux textes.. ça m'a bouleversé réellement.tout cet amour passionnel qui aide et en même temps détruit, cet éclair de lucidité et cette fuite...et l'abandon qu'on doit gérer ...
    ca m'a touchée beaucoup.

    · Il y a plus de 11 ans ·
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    Sweety

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