Etre

Isabelle Polle

Sans commentaire.

Elle ne fait que grandir

dévore mon corps

ma rage de vivre

et enfante ma mort.

Elle me hante et me paralyse

A m'empêcher de vivre,

même s'il m'arrive encore,

d'aimer cette vie, mon trésor,

malgré ma maladie

qui me glace, m'engloutis

et me tourmente,

Cette intime mante


Je ne vivrai pas demain

D'angoisse, j'en crève soudain

Comme un homme déjà mort

Avant même d'être mort


De l'enfer, l'instigatrice

D'où j'en veux à mon corps

Rongé par ma mort

Et devenu mon supplice

mon mal, ma douleur physique

Et ma mutilation psychologique.

J'en souffre tellement

Que je voudrais la gueuler

mais je reste paralysé

en la vomissant silencieusement.

De l'abandon à la colère noire

Et de l'angoisse au désespoir


Je ne vivrai pas demain

D'angoisse, j'en crève soudain

Comme un homme déjà mort

Avant même d'être mort


Pour l'apaiser ou la taire

Je donnerai n'importe quoi

Pour une preuve de l'enfer,

Après la mort qui me tuera

Au-delà de toutes les croyances

J'ai besoin, c'est ma croix,

d'un indice d'un au-delà.

Mon enfer, c'est l'ignorance.

Parce que le dernier jugement

vaut toujours mieux que le néant

Dites moi, pour affronter mon sort,

qu'il existe une vie après ma mort.

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