Etre seul pour les choses sérieuses.

Christophe Hulé

Le jour où tu auras décidé que personne ne te dicteras quoi que ce soit, tu seras peut-être enfin heureux.

Par définition, autrui n'est pas toi, et c'est une bonne chose, on est pas des fourmis.

Il/elle peut te parler, pardon je reprends, elle/iel/il, peut bien te parler de telle ou telle expérience qui a changé sa vie, tu peux t'en inspirer bien sûr, mais rien ne dit que ça marchera avec toi.

On est seul parce qu'on est différent.

Alors autant faire sa mue, mais si toutes les chrysalides se ressemblent, on devient à nul(le) autre pareil.

La nature a horreur des usines.

Bref, cultiver sa différence, sans tomber dans l'excès.

Je l'ai dit ailleurs, et je l'ai appris d'un prof génial, parfaire ses qualités plutôt que d'essayer, en vain, de gommer ses défauts.

L'essentiel n'est-il pas de se sentir fier de ce que l'on est ?

La postérité agace c'est vrai, mais que restera-t'il de mes tableaux, de mes écrits, mes partitions ?

Chacun ici pourra ajouter sa liste.

Sachant que de la vie il ne restera rien, les soirées guitare ou les performances sur scène au théâtre, et tout ce que chacun a vécu.

Je sais bien qu'il ne faut pas penser à tout ça, sinon à quoi bon continuer ?

Pour quiconque se penche sur son adolescence, plus ou moins dangereusement, on a du mal à faire le lien.

C'est sans doute la dictature du jeunisme qui donne cet effet.

« On ne peut pas être et avoir été », je m'insurge contre ce qui, à mes yeux, s'apparente à une injure. 

Ce que nous avons vécu a forgé ce que nous sommes, et on en revient à cette différence qui est un cadeau.

Pardonnez au vermisseau que je suis de vouloir voler, cette idée même, au moins, me rend un peu heureux.

Signaler ce texte