€uros
Véronique Locart
€uro
Un petit tour sur l’histoire de la fabrication de l’€uro. La monnaie ne porte pas le même nom dans tous les pays de la zone. A contrario, les pièces possèdent une face commune européenne. Les pièces de 1, 2 et 5 centimes, présentent l’Europe dans le monde, les pièces de 10, 20 et 50 centimes, présentent l’Europe comme une alliance d’Etats, les pièces de 1 et 2 €uros, quant à elles, représentent l’Europe sans frontière. L’autre face est spécifique au pays émetteur. Les billets symbolisent l’ouverture de l’Europe sur le monde, par des ponts, des portes et des fenêtres, ainsi que les liens entre les populations.
L’idée de créer l’€uro a vu le jour en 1970 à cause des crises de l’agri monétaire, crise suite à la mise en place de la politique agricole commune en 1962, le taux de change était alors incontrôlable à l’époque. La décision de créer l’€uro est officialisée lors du traité de Maastricht.
L’€uro est une monnaie devenue commune à 17 pays européens et mise en circulation le 1er janvier 2002. Cette monnaie remplace notre bon vieil ECU (European Currency Unit) qui était à l’époque l’unité de compte européenne mise en service en 1979. Les 11 pays de la zone €uro en 1999 sont l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Portugal. L’élargissement de la zone €uro a débuté en 2001 avec l’entrée de la Grèce, qui s’est poursuivie avec l’entrée en 2007 de la Slovénie, en 2008 de Chypre et de Malte, en 2009 de la Slovaquie et pour finir en 2011 par l’Estonie.
A l’heure actuelle, l’€uro est la deuxième monnaie pour les transactions mondiales derrière le dollar américain. Si l’on décompte le nombre de billets mis en circulation, depuis octobre 2006, l’€uro est la première monnaie mondiale représenté par 610 milliards d’€uros en circulation sous cette forme.
A l’avenir, si toutefois l’€uro a de l’avenir devant lui, les dates estimées d’entrée de nouveaux états membres de la zone €uro, sont la Lituanie en 2014, la Bulgarie, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la Roumanie en 2015, la République Tchèque en 2016. L’€uro est utilisé dans certains pays non membres et frappé à leur effigie tels que les micros états que sont Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican. D’autres sont dans ce même cas, mais sans frapper de pièces, ni de billets, tels que le Monténégro, le Kosovo et Saint-Pierre-et-Miquelon. Pour des raisons touristiques, la Polynésie accepte et utilise l’€uro comme seconde monnaie d’échange.
Toutes ces explications pour en venir à notre affaire de dissonance. Si nous confirmons que l’€uros est une devise importante dans les affaires financières, boursières, facilite le tourisme et les échanges, nous pouvons simplement démontrer que l’€uro est aussi la monnaie de l’appauvrissement des citoyens. Le taux d’inflation des ménages modestes est calculé en tenant compte des achats courants tels que le pain, le carburant, les achats alimentaires. Face à ces taux décalés par rapport à l’inflation réelle, un indicateur d’inflation personnalisé a été créé. Il est lié à un coût dit «panier d’achat au supermarché ».
Deux idées divergent quant au bienfondé de l’existence de l’€uro. La politique monétaire défend l’€uro fort, les détracteurs prône l’€uro cher. Certains avancent que l’€uro est un poids lourd dans les échanges financiers, d’autres accusent l’€uro d’être un ralentisseur à la croissance pour l’Europe. Des têtes pensantes disent que l’€uro resserre les liens et avantage les budgétisations des pays de la zone €uro, les controverses demandent le retrait de l’€uro. Ils accusent cette devise d’une perte d’identité nationale. Ils avancent même que quand l’€uro est trop fort, la monnaie n’est pas compétitive, à l’inverse, quand l’€uro est trop faible, on vole les citoyens. A ce propos, les citoyens Néerlandais, sondés en 2010, ont répondus que l’usage de l’€uro était une bonne chose pour leur économie. Les Allemands, Espagnols et Français, sondés dans le même temps sur cette question, ont répondus que l’usage de l’€uro était une mauvaise chose pour leur économie.
Depuis quelques temps, la question de la durabilité de l’existence de l’€uros se pose. Si la question se pose, cela signifie que des doutes sont en train de voir le jour en haut lieu. D’ailleurs, il serait temps de passer à quelques calculs. La baguette de pain. En 1970, la baguette de pain était à environ 0,57 Franc quand le smic était à 593 Francs, on pouvait acheter 1040 baguettes de pain avec un mois de salaire en travaillant 169 heures. En 1997, la baguette de pain est à environ 3,97 Francs quand le smic est à 6664 Francs en travaillant 169 heures, donc, on pouvait acheter 1678 baguettes. En 2011, la baguette de pain est à environ 1 €uros soit presque 6,56 Francs quand le smic est à 1365 €uros soit 8954 Francs en travaillant 152 heures, on peut acheter à peine 1365 baguettes. Si ce n’était que la hausse intolérable du prix de la baguette de pain ! Depuis l’an 2000, le prix de l’électricité a subit une hausse de 55%, le gaz de 65%, le fuel de 40%, les loyers de 25%, le blé de 250%, le pain de 25%, le lait de 35%, le beurre de 30%, la levure de 35%, l’eau de 20%. Ce ne sont que des exemples de produits basiques alimentaires.
A tous ceux qui disent que l’€uro est une bonne chose pour l’économie de nos pays, les citoyens, s’ils remettaient les prix de leurs achats en Francs, ne consommeraient que le strict nécessaire à leur bien-être. Ils finiraient par manquer de tout. L’économie du pays serait mise à mal à cause de l’absence de consommation.
Certains économistes réalistes ont recalculés l’€uro en fonction de prix appliqués. L’€uro n’est plus égal à 6,56 Francs. En fonction des produits de consommation ou de services, il équivaut, désormais, à une valeur comprise entre 10 et 15 Francs.
D’ailleurs, si l’ECU existait encore, quelle valeur aurait-il par rapport à celle de l’€uro ?