Evasion

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Dans ce monde de brutes, le mot « confiance » n’est plus d’actualité. Les secrets sont des ragots connus et partagés de tous. Ton meilleur ami/ ta meilleure amie te trahit pour des raisons absurdes, barrant des souvenirs, des moments intenses, des joies, à jamais. Chacun veut savoir les mystères des autres afin d’en profiter et faire du mal. Plus il y a de douleur, mieux c’est. La douleur physique est certes toujours de circonstance, mais les douleurs morales prennent le dessus. Bientôt il y aura des concours de qui a réussi à détruire le plus de personnes. Parce qu’au fond, que sommes-nous, qui sommes-nous, si ce n’est personne. Ici-bas, dans le monde des mortels, les dictateurs sont des héros, pendant que le peuple s’abruti. Lorsqu’on vous a trahi, cassé le moral, brisé vos principes, tourné en ridicule, mais que reste-il ? Le rêve. Rêver est la dernière solution pour survivre. Rêver c’est une échappatoire à cette vie plutôt cruelle que belle. Je suis une rêveuse. Chaque instant mon imagination travaille, essayant d’embellir ce que je vois, ce que je ressens, ce que je vis. Chaque nuit, avant de dormir, je rêve d’un lendemain meilleur, un lendemain de paix, de liberté, de fraternité, de solidarité. J’affectionne l’idée d’un futur meilleur, d’un futur moins seul.

Je vois des couleurs, en y assimilant des sons, des souvenirs.

Le jaune, c’est un rire, un rire fort et clair, celui qu’ont les enfants. Pendant ce rire, il y a un sourire qui apparait. Pas un de ses sourires de top model, un sourire superficiel, non, mais celui d’un enfant qui découvre pour la première fois de la neige qui tombe.

Le vert, c’est l’herbe, les arbres, la fraîcheur. En entendant le chant des oiseaux, le son du rythme d’une rivière, des bruits de pas nus dans un champ. Je vois des paysages, des montagnes, des lacs, des forêts, des océans à pertes de vue.

Je vais finir par le bleu. Le bleu, c’est le bruit délicieux des gouttes d’eau frappant une paroi lors d’une pluie légère. Ce bruit si mélodieux, berçant et rassurant.

Qui ne s’est jamais couché à l’écoute de cet air si doux ? Le bleu, c’est le ciel, la liberté, les océans. Lorsqu’on évoque cette couleur, je perçois un ciel clair avec quelques nuages blancs ayant des formes faisant travailler mon imagination pour y voir des animaux. Dans ce monde de brutes, l’humain n’a pas encore trouvé le moyen de contrôler mon esprit ou mes pensées. Il essaie de les diriger, de les manipuler, mais je résiste, jours après jours, à cette société d’autodestruction, dont le terme profit en est le maître mot. Un jour peut-être qu’un super héros viendra nous délivrer de notre bêtise, mais en attendant ce jour-là, lors des moments difficiles, il n’y a qu’une chose à faire : rêver.

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