Éveil enfin

pierre-tankalechine

Miroir de vase sous morne lune
Mon souffle s'égare dans la lagune
Puis
L'ondine perce le voile et surgit
Cernée d'écume brune
Belle à trembler
Chevelure de blé
De ses mains vides toute magie
A déjà fui
Les bras laiteux
D'un rire trop triste
Aux dents de schiste
Se font l'étreinte
Sa bouche empeste un vin bien vieux
Un jus rosâtre au coin des yeux
Comme une extase d'alchimiste
Gicle au rythme de mes empreintes
Je suis le seul qu'elle va aimer
Une vie trop pâle réanimer
Son regard est en moi si pur si pur
Doux éclat de mercure
Tandis que s'égrènent mes pas
Au son d'un impossible glas
Ma gorge sèche sous le feu bleu
Le feu enfoui des songes heureux

L'alcôve humide au sein des eaux
Cache une couche de roseaux

Je n'ai plus peur.

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