éveil et neige
Julien Aubert Schiappapietra
« Il neigeait, et voici, nous en dirons merveilles: l'aube muette dans sa plume, comme une grande chouette fabuleuse en proie aux souffles de l'esprit, enflait son corps de dahlia blanc. »
Aqueux sons des murmures
De ta langue étrangère
Bruits froids de vie lointaine
Moiteur coton des limbes
Embruns de rêves morts
Fuyant leur transparence
Mes paupières resserrées
Je pressens le trop-plein
Nos vagues de retour
Cataractes poreuses
Suintent de matité
Humide et familier
L'iode bleu des pontons
Fait vibrer de tes yeux
L'apocalypse enfer
Qui s'installe à présent
Lacustre source fade
Au goût plat minéral
Ton odeur un peu neutre
Blanchâtre et lumineuse
Tsunami nauséeux
Accréditait le temps
Instillé à t'attendre
Destiné à attendre
Ton souffle liquéfié
Qui diaprait mes cicatrices
De contours irisés
De souplesses antiques
Avant que le ressac
Réel brise l'extase
Je laisse emprisonné
L'instant déjà perdu
Mes larmes dépassées
Je laisse les matins
Trop blancs et désormais
Me volute en fumée
« Et puis vinrent les neiges, les premières neiges de l'absence, sur les grands lés tissés du songe et du réel »
Un magnifique poème ! Quelle belle écriture !
· Il y a environ 8 ans ·Louve