Existentialistes.

Christophe Hulé

Deux « philosophies » s'opposent, même si je n'aime pas ce genre de gros mots, de ceux qui englobent tout et n'importe quoi, mais qui prétendent en imposer.

Carpe Diem ou héraut de toutes les injustices et souffrances passées, présentes ou à venir.

Beaucoup diront que la première s'impose d'emblée, en cette époque consumériste ou la violence tient la messe du 20 heures, tant que l'audimat est suffisant pour vendre les produits divers et variés, selon l'horaire et le contenu, des « Sénioriales » aux jeux vidéos.

La deuxième est moins évidente, certains diront que l'indignation feinte, dans les faits j'entends, à moins de s'engager dans les conflits, permet de combler un vide existentiel à peu de frais.

S'indigner ou râler pour un oui un non, c'est un peu pareil.

« Les Mains Sales » ne démontrent pas autre chose, sous des prétextes universelles, le héros n'a cédé qu'à un caprice de petit bourgeois.

« L'Adieu aux Armes » ne montrent que de petites blessures, pour dire « j'y étais », ou « j'en étais ».

« Pour qui sonne le glas » est plus convaincant, quand on comprend enfin que ce n'est pas un jeu et que le sacrifice peut vous sauver, au sens métaphysique évidemment.

Notre philosophe à chemise blanche romantique et long manteau se rend sur le théâtre des conflits, enfin de ceux qu'il a jugé légitimes, avec sa cohorte de cameramen et de gardes du corps locaux.

OK, là c'est réducteur et méprisant, comme beaucoup lui tapent dessus, il m'est tout de même sympathique et il ne me viendrait pas à l'idée de « l'entartrer ».

Bon alors, qui qu'est gagnant ?

A mon avis, personne, je crois que les deux « postures » -car c'est bien de cela qu'il s'agit – se valent.

Cessons de polémiquer, le pire serait de croire que l'on détient la vérité absolue pour devenir « donneur de leçon ».

C'est une engeance que je combats et que je hais au plus haut point.

La « vérité », encore un gros mot et une chimère, se situe sans doute entre les deux, n'est-ce pas, somme toute, qu'une simple question de goûts et de couleurs.

Il y a suffisamment de conflits réels, des conflits de sang, pour ne pas s'entre déchirer pour des cocottes en papier qui ne blessent que l'amour propre de nous autres, qui vivons dans le confort.

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