eXistenZ

daniel-m

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Avec eXistenZ, nous mettons par le biais de l'imagination fertile et douteuse de ce talentueux cinéaste qu'est David Cronenberg, le pied dans le monde du virtuel et de notre imaginaire, un peu comme si l'on mettait le pied dans une crotte fumante déposée par un canidé quelconque au hasard d'un trottoir surfacé d'un bitume humide et glauque (pfff !). DC nous invite une fois de plus à visiter son incroyable jardin où s'entrelacent la chair, la conscience, l'organique et la matière, l'inerte. Taraudé par le réel et l'imaginaire, il essaye une fois de plus (et pas toujours en finesse ici) de dénouer les relations étroites qu'il peut y avoir entre le physique, l'esprit et le mental. Il pose rarement la question du spirituel, mais s'acharne volontiers sur cette fameuse question philosophique toujours sans réponse : « Vivons nous ce que nous imaginons ou imaginons nous ce que nous vivons ? » Il s'en donne encore une fois à cœur joie et nous emmène une fois de plus aux frontières de nos fantasmes.

 

La notion de « virtuel » est très ancienne et ne se rapporte que très récemment à l'univers numérique qui ne fait que retranscrire l'imaginaire à l'écran par le biais de l'imagerie du cinéma ou des fameux jeux vidéo par exemple. Les réseaux sociaux sont devenus récemment une réalité semi-virtuelle, mais ce n'est pas le sujet. Plus anciennement, la notion de virtuel se rapportait à l'imaginaire et aux rêves. La question que l'on se pose ici est, quelle est la frontière entre les deux et quelle est la part que prennent dans nos existences, ces deux conceptions. Bref, le vrai engendre-t-il le faux ou est-ce le faux qui engendre le vrai ? De par notre existence, gérons nous notre esprit ou notre existence est elle gérée par notre esprit ?  … °O*°o Euh, vous me suivez là, passke moa j'ai déjà un peu du mal :o)

 

Dans un avenir proche et non défini, une créatrice de génie, Allegra Geller, a inventé une nouvelle génération de jeu qui se connecte directement au système nerveux du joueur: eXistenZ. La console appelée Pod, est faite de matière organique et ressemble à un fœtus. Lors de la séance de présentation du jeu, un fanatique tente de la tuer. Un jeune stagiaire en marketing, Ted Pikul, sauve la vie d'Allegra. Une poursuite effrénée s'engage alors, autant dans la réalité que dans l'univers trouble et mystérieux du jeu…

 

Les acteurs et trices:

 

Jennifer Jason Leigh : Allegra Geller

Jude Law : Ted Pikul

Ian Holm : Kiri Vinokur, mentor de Geller

Willem Dafoe : Gas

Don McKellar : Yevgeny Nourish

Callum Keith Rennie : Hugo Carlaw

Christopher Eccleston : Levi

Sarah Polley : Merle

 

Une fois de plus, D. Cronenberg n'y va pas avec le dos de la cuillère. Ici point de décors gothiques, de strass ou de paillettes. Le réalisateur nous dépeint et nous parle d'une invention majeure et révolutionnaire dans le domaine des jeux virtuels dans un décor simple et dépouillé. Cela en serait presque trop dans le minimalisme mais une fois de plus il sait nous emmener à l'essentiel, là où ça fait mal, là où l'on se questionne. Ce nouveau jeu révolutionnaire se présente sous la forme d'une console faite de matière organique et de tissus nerveux prélevés sur des batraciens génétiquement modifiés. La console appelée ‘Pod' ressemble à un fœtus et, est directement connectée à la moelle épinière du joueur par le biais d'un cordon également fait de matière organique. Celui-ci ressemble étrangement à un cordon ombilical. Pour pouvoir jouer à ce jeu, les joueurs potentiels doivent se faire poser une connectique entre deux lombaires dans le bas du dos. Cette prise ressemble étrangement à un sphincter anal ! Un certain nombre de joueurs peuvent s'interconnecter pour vivre dans leur imaginaire des aventures hors du commun dans une totale interactivité.

 

Tout l'univers de DC est concentré dans ce film. L'histoire déroutante s'il en est, se déroule dans un décor pauvre et austère. Les costumes sont des plus communs et à travers l'idée que véhicule le film, on est transporté dans une autre dimension sans jamais vraiment savoir où se situe la réalité, où se situe le virtuel avec un sentiment de malaise, et ce jusqu'au dénouement de cette histoire qui est pour le moins bref et percutant !

 

Bien sur, il n'est pas question ici de vous raconter le film, d'ailleurs c'est le genre de film qui ne se raconte pas. A chacun de s'en faire son idée et sa part de surprises. Disons simplement que la manière très crue et presque rustique de présenter les choses, ne plaira pas forcément à tout le monde. On est toujours un peu mal à l'aise dans un film de Cronenberg, car il sait nous emmener à l'essentiel sans forcément nous caresser dans le sens du poil. Vingt ans après sa sortie, certaines questions que posait ce film peuvent paraîtres un peu déshuettes avec le recul que nous avons aujourd'hui dans le domaine du jeu en ligne, qui s'apparente dans ce contexte plus à un jeu de rôles … quoique … Je ne vous en dirai pas plus, pour le reste, faut voir le film, … l'eXpérienCe  eXitenZ en vaut toujours la peine.

 

"Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont"  Friedrich Nietzsche.

 

Très sérieusement, le film eXistenZ sorti en 1999 ne fait que démontrer le talent visionnaire De David Cronenberg. J'ai revu récemment ce film et franchement, … ça fait peur.

  • A relier à une saga livresque celle là...du Dune light, "les eveilleurs"..

    · Il y a plus de 5 ans ·
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    flodeau

    • Le cinéma tout comme la littérature a parfois ce talent de nous mettre en garde. mais personne ne regarde, personne ne lit et personne ne comprend !

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Gaston

      daniel-m

    • Moi je lis...et parfois me comprend… ;0)

      · Il y a plus de 5 ans ·
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      flodeau

    • Tout pareil :o)))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Gaston

      daniel-m

  • Ah oui ! Ce sujet me plait car je pense que nous approchons de ce futur-là

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Vingt ans plus tard nous y sommes. Tout le reste dans le film n'est que métaphore. Merci pour ton commentaire :o)

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Gaston

      daniel-m

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