Extrait 32, pourquoi diable je ne mange plus ni porc, ni poulet, ni chat, bref pourquoi je suis devenue végétarienne

souricettedunet

Un nouvel extrait de mon blog, à prendre avec humour car manger des crudités n'est pas incompatible avec la boutade ou le calembour ! Bonne lecture à vous!

Décidément, avec ces vacances dans les vacances, j'ai du mal à tenir mes promesses éditoriales, me voilà encore avec un dimanche sauté sur les bras, et comme toute utopiste de la taille 70 qui rêve de la taille zéro le sait, qui ressasse la bonne vieille rengaine, il ne faut jamais sauter de repas ! Parce qu'après, on s'empiffre de tout un amas de bêtises et pour les articles, ça se traduit en boulimie textuelle, et je suis sûre qu'avec l'été qui se propage, vous n'avez pas envie de perdre trop de temps sur le minitel pour lire un pavé de lettres ! Et comme je vous comprends ! Aujourd'hui, bougre de perlimpinpin, nous allons toucher du doigt un sujet délicat, sensible, subversif, transgressif, un de ceux-qui-dépoussièrent-les-idées-comme-un-bon-vieux-produit-CIF : la secte si particulière des végétariens ! Car franchement, quand, comme moi, dans mes glorieuses années d'adolescence, on mangeait tellement de charcuterie qu'on me donnait le doux attribut de MISS SAUCISSON (un titre à faire pâlir Iris Mittenaere), il est difficile de croire que cet écart du droit chemin n'est pas du ressort d'un quelconque groupuscule fanatique de la carotte et des courgettes.

Et pourtant, il n'en est rien mes amis, rassurez-vous tout de suite, cette nouvelle lubie qui dure déjà depuis plus de 2 ans et demi, est simplement le fruit d'un long travail sur moi-même et sur le pâté basque piquant. C'est mon choix, comme dirait Evelyne Thomas. Et je peux dire que le chemin de la repentance carnassière fut long et qu'il n'est point terminé encore! Si je devais remonter à ma première prise de conscience, je la situerais au moment où mon cher frérot m'apprit, alors que je possédais la frivolité d'un tout petit coquelicot au collège, férue de crocodiles et de schtroumpfs en tous genres, que ces jolis petits morceaux colorés de Haribo n'étaient autre que de la gélatine de porc, une horreur que mes oreilles durent entendre malgré elles, et que mon cerveau eut du mal à emmagasiner. Ce ne pouvait être qu'une énième blague de mauvais goût, des bêtises rien que pour m'embêter ! No way que mes fraisibus ou mes tagada ne soient composés que de trucs peu affriolants quand on y pense vraiment. Je vous le disais, un vrai coquelicot des prairies. Et alors, quand je découvris par la même source (au passage, qui a inventé les grands frères ?!!) à quoi l'on devait la jolie couleur rougeâtre du chorizo, je crus bien que le ciel me tombait sur la tête, à moi et toutes mes pâquerettes. Mais la période de dégoût passa bien vite, car faut être honnêtes, des chips et un bon fuet à l'apéro, ça fait toujours plus rêver qu'un bol de tomates cerise et son chapelet de concombres crus.

Puis il y eut cette période charnière où, pétris de voyage et d'évasion exotique, nous commençâmes à nous intéresser bien plus aux conséquences de nos actes qu'à nos petits nombrils. Huile de palme, conditions des élevages, tout un nouveau monde déguisé en jolis petites publicités où les vaches paissent paisiblement pour nous fournir de quoi nous restaurer et où les poules se dandinent pour nous pondre de jolis œufs joyeux s'offrait à nous, nous plongeant dans une angoisse perpétuelle à chaque nouvelle action intentée. Un jour, alors que je rentrai d'une année entière passée à Jersey en pleine nuit, après un long trajet de voyage, j'éprouvai l'impatience de retrouver mon compagnon fébrile, et SURTOUT, je le confesse aujourd'hui, mon frigo rempli de fromages et de saucisson sec ! Je l'ai déjà dit, mon Angleterre chérie ne brille pas à mes yeux pour sa culture gastronomique. Bref, il est tard, je rentre claquée de mon ferry+marche+bus+covoit avec mon backpack, ma valise et ma guitare (quelle idée de vouloir se prendre pour Janis Joplin quand on a autant l'oreille musicale qu'une boule quies dans une boîte à chaussettes) et  je salive déjà à la pensée du jambon ibérique qui fond sur la langue. Mais, coquin de sort, dans le frigo trônent, misérablement, des poivrons, des endives et une botte de radis ! Non, non, mon adorable compère n'avait point oublié la (re)venue de sa chère et tendre, mais pire ! Il avait eu la superbe idée de regarder des vidéos bien trash-hard core-gore la veille de faire des courses sur l'industrie des produits laitiers et autres réjouissances, et ainsi, arrivé au rayon des fromages et de la charcuterie, il n'avait rien pu acheter du tout ! ll s'était proclamé vegan ! Je vous passe l'animée discussion qui débuta nos retrouvailles, tout ce que je peux révéler, c'est que les endives y passèrent, avec une flopée de noix, rares survivantes de ce génocide végétalien. Je regardai quelques jours plus tard la vidéo en question, qui, même quand on a été habitués comme moi à regarder « Ca, il est revenu », le film où le clown mange les gentils petits nenfants du haut de mes 8 petites pommes, me retourna sacrément l'estomac et mes idées reçues sur tout ce petit univers. La graine… qui devait germer pour de bon lorsque je repartis une deuxième fois vivre sur mon île, était bien plantée dans mon petit crâne de terrienne.

De retour à Jersey, ce fut donc facile de quitter peu à peu mes habitudes alimentaires : je vivais en colocation avec 3 autres filles, on se concoctait des petits plats tout beaux tout jolis avec des lentilles et des légumes improbables ; la charcuterie restait quasi inexistante dans les rayons des supermarchés de proximité (même si, à l'échelle du caillou, tout est à proximité), mis-à-part l'infâme salami rose fluo, et la viande faisait triste figure dans les étalages, si l'on ne prenait pas le temps de passer dans une vraie boucherie. Et tadaaaa ! Peu à peu, j'ai retiré toute chair animale de mes menus, même si la route vers ce que je veux instaurer dans mon quotidien n'est pas un long fleuve tranquille et que je suis loin d'en être parvenue au bout ! Pour preuve, ne nous lapidez pas amis vegan pur souche, mais nous consommons encore du poisson lorsque nous sommes invités à l'extérieur et nous avons même accepté de manger du poulet de la ferme d'à coté à de très rares exceptions parce qu'on sait bien qu'en mode survie, faut pas déconner, mais on va pas faire la misère à des Mongols qui vivent de l'élevage de leurs troupeaux et qui nous regarderaient sûrement effarés si on leur proposait à la place du tofu ! Faut pas tout confondre non plus, entre notre société d'hyper-consommation qui nous donne l'opportunité de choisir de manière responsable notre manière de traiter ce qui nous entoure, et la nécessité de se nourrir pour des besoins primaires ! Enfin, ceci est encore un autre sujet.

Toujours est-il, depuis que l'on a embrassé ce nouveau régime alimentaire, nos repas se sont fait plus variés, plus colorés à l'œil, saupoudrés d'une myriade d'épices (car des haricots verts sans rien, walou, nada,  ça a jamais fait triperpersonne), non nous ne tombons pas dans les pommes que nous mangeons, et surtout ! Le lien hyper important avec ce blog essentiellement centré sur les voyages : nous n'avons plus vraiment fait les frais d'une intoxication alimentaire ou d'une bonne vieille tourista qui tâche depuis cet important virage à 180 degrés ! Et ça, promis, je vous le raconte la semaine prochaine, pas la diarrhée permanente bien sûr, mais ce que l'on a pu manger d'insolite à l'étranger car je suis sûre que cela vous intéressera plus que mes pensées ultra phi-phi-lo-losophiques sur les bovins, l'élevage intensif et tout le tintouin des amateurs de la fête de l'huma.

PS : Volontairement le chat-pitre se passe de photos aujourd'hui, pour des raisons évidentes, car je crois plus que les vaches passent des vacances de rêves à St-Tropez avant d'atterrir dans nos assiettes. Pour ceux intéressés de près, de loin, ou même de milieu à ces questions, je vous conseille un docu Cowspiracy. Pour les autres, promis, je vous embêterai plus avec…

Chat-pitre inspiré par la requête d'un de mes lecteurs, pour d'autres sujets, go sur https://lasouricettedunet.com 

(défis de sujets largement acceptés, voire, encouragés)



  • Merci Astrov ! C'est un long cheminement, il m'a fallu du temps je dois avouer ! Et même si le cap est bel et bien franchi du côté de la viande, la vue du serrano me fait encore parfois saliver, mais c'est passager. Je me rue sur des olives, et le tour est joué :) !

    · Il y a presque 6 ans ·
    16684166 199780470499798 5140665837354664837 n

    souricettedunet

  • Le végétarien que je suis depuis deux ans approuve. Et quand, parfois, la nostalgie carnassière m'effleure, ma conscience me dit que... manger du cadavre, c'est pas extra.
    En outre, c'est vrai, la cuisine végétarienne est variée, colorée, gustativement chouette.

    · Il y a presque 6 ans ·
    Oiseau... 300

    astrov

  • Superbe.

    · Il y a presque 7 ans ·
    Black

    le-droit-dhauteur

    • Oh merci beaucoup ! Ca fait plaisir, surtout quand ça ne vient ni de sa mère ou de sa tante ;) Bonne journée !!

      · Il y a presque 7 ans ·
      16684166 199780470499798 5140665837354664837 n

      souricettedunet

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