Extrait de "La Salamandre" de José-Maria RUIZ

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"Dans un petit village paysan, trois jeunes hommes rêvaient d’une autre vie. Aucun d’eux ne souhaitait poursuivre la voie de leurs aïeux qui s’échinaient à labourer la terre pour une maigre récolte.

Une nuit, ils prirent la décision de partir.

Ils marchaient depuis de longues heures lorsqu’ils arrivèrent à la croisée de trois nouveaux chemins.

Ne sachant pas s’ils devaient se séparer ou partir ensemble vers une même direction et laquelle, ils commencèrent à discuter et à se disputer concernant la décision à prendre.

Une bande d’une centaine d’hommes marchant au pas arriva à l’intersection. Le premier de la file, qui semblait être leur chef, indiqua aux trois garçons qu’ils étaient en route pour changer le monde car ils défendaient une noble cause. Ils prirent le chemin sur la gauche et tous avancèrent d’un pas décidé derrière leur chef.

L’un des trois garçons décida de les suivre car lui aussi voulait changer le monde.

Un peu plus tard, arriva une deuxième bande d’une dizaine d’hommes. Plusieurs avaient des boussoles, d’autres des sextants, d’autres des cartes du ciel et de la terre. L’un deux annonça aux deux garçons qu’ils étaient à la recherche d’un trésor immense, quelque part caché. Un autre précisa qu’il y avait de l’or et des bijoux en quantités suffisantes pour les rendre tous immensément riches. Enfin, un autre rajouta qu’ils allaient devenir les maîtres du monde.

Le deuxième garçon, les yeux brillants comme des joyaux, s’engagea avec eux sur le chemin qui se trouvait à droite.

Le troisième jeune homme resta là de longues heures à regarder le troisième chemin. Aucun des deux autres chemins ne lui convenait et il ne voulait pas revenir sur ses pas. Son destin était désormais au bout de cette route. Il en avait acquis la certitude.

Après de longues heures de marche, il croisa une jeune fille qui venait dans sa direction. Il s’empressa de l’interroger pour se rassurer sur la pertinence de son choix.

Souriante, elle lui répondit :

 « Je viens d’un village paysan où tous les hommes sont partis à la guerre ou faire fortune. Mon village va mourir car nous ne cultivons plus la terre. Nous pouvons semer, moissonner et transformer le blé en pain mais nous ne sommes pas assez fortes pour labourer la terre. 

Vous êtes notre sauveur. Je remercie Dieu de vous avoir guidé sur mon chemin.»

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