Extrait Journal intime (7)

Ce N'est Pas Moi, Ordi Hacké

Un concentré des 40 pages que j'ai écrit lors de mes 3 mois d'hospitalisation psychiatrique en 2013. Un vrai témoignage de bipolaire/borderline. J'ai juste enlevé les passages qui parlait de mon ex ; en respect de mon partenaire actuel. Le fait que le texte soit long peut vous faire fuir ; mais soit ne partez pas et prenez tout votre temps ; soit lisez en diagonale, soit ne lisez pas ;-)


12 août 2013. 5ème journée de ré-hospitalisation. La chambre verte.


Depuis ces semaines où ma vie m'échappe, je suis retournée à la trappe. Réhospitatilsation, prison. A l'hôpital, destin fatal ? Enfermée dans mes plaies, je m'isole. Camisole. Cette fois ci, je ne serai plus éponge des autres patients, sinon je plonge. Je n'aime plus la couleur verte des chambres. Je ne sais pas quand je sortirai. Je sais tout juste qu'il m'est bien plus difficile ici d'écrire. Les sédatifs font de l'effet, c'est mon bienfait.

13 août 2013. 6ème jour de réhospitalisation. La fuite.


Depuis que je suis revenue à l'hôpital, je ne suis plus sûre de trouver l'inspiration d'écrire. Je suis très sédatée, c'est un bon effet, mon cerveau s'accorde une récréation, une séance de relaxation, un Colin Maillard où je ne butte plus. Je suis droguée mais c'est approuvé légalement, donc j'aime la loi. Je me suis fixée le 20 septembre comme sortie définitive. Manière de vivre ma dernière semaine de contrat officiel à mon travail, et mon anniversaire. Et de prendre la fuite à Nantes ou Saint Nazaire dès octobre. Fuite des idées. Terre natale. Revivre.
Mon diagnostic officiel est désormais « trouble borderline » qui s'appelle aussi « état limite ». C'est une maladie entre la psychose et la névrose. Selon ma psychiatre, c'est la maladie psychiatrique la plus grave qui existe. Les médicaments ne peuvent pas faire grandchose, et je serai peut-être soulagée un jour dans de très nombreuses années (vers la quarantaine environ, j'en ai 22). Tant pis, je m'en doutais.
Vais fumer ma clope. Je ne réécrirai plus aujourd'hui.

  • j'ai appris ma maladie tardivement alors que je la subissais depuis des années! tout dépends des psys! c'est toujours le facteur humain qui joue!
    ta maladie se voit comment ? tu as/avais des crises?

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Cimg0103

    leo-de-nantes

  • Je ne sais que dire... sinon que je ne comprends pas qu'un psy puisse être aussi abrupt dans sa façon d'annoncer la maladie dont tu souffres. Aussi abrupt et aussi catégorique. Chacun sait comme il est difficile de diagnostiquer de façon fiable une maladie et je suis désolée qu'on t'ait répertoriée, "catégorisée". C'était te condamner d'emblée, t'ôter l'envier de te battre, te pousser au suicide ! Je suis sûre qu'ils ont eu tout faux.

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Je me doutais qu'il y avait "anguille sous roche", mais pas à ce point... Je pense comme toi aussi qu'il y avait certainement une part de jalousie non consciente. Cela souligne d'autant plus le fait que les malades ne sont pas toujours ceux que l'on croit...

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

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