Fable

Isabelle Polle

Poème pour le concours des 10 mots : L'escargot et la grenouille.

Il était une fois un escargot

lent, baveux et pas beau,

amoureux d'une belle grenouille

qui refusait son pied citrouille


- «Vous n'êtes point un chevalier

répondit la grenouille prétentieuse

mais lent, dans une mousse baveuse

 Je ne veux point vous aimer ! »


- "J'attendrais plutôt que courir comme fada
car « muriers se transforment en robes de soie »

Et je puis vivre dans mon tap tap coquille,

mon dépanneur roulant, ma bastille


"Car vous faites un arc en ciel de ma bastide

un nid lumerotte de ma petite retraite

que vous illuminez, chafouine ou timide,

lorsque nous prenons ensemble ristrette


Et quand la bise soufflera en poudrerie

comme dans la cigalle et la fourmi

vous pourrez danser, comme champagné

dans ma coquille-sécurité pour subsister


"Je puis même ne discuter

que de bisous baveux

et caresser à vous dévorer

de mes antennes yeux"


Je glisserais sur des patins

sans vous rattraper, mon Eve

mais en espérant vos lèvres

pour y rouler du patin"


"En traînant en chemin

nous prendrions un bain

dans ma chaude bave mousse

pour nous aimer tout shouss


Et prendrais mon pied ventouse

pour le pendre à votre cou

et vous enlacer de partout

à vous serrer pour douze".


Moralité :

mieux vaut être un escargot

pas très beau même si c'est Waterloo

qu'une grenouille attirante et fière

dont la Beauté cache la misère


Car l'escargot choisit en connaissance

d'aimer son Ève malgré ses défauts

alors qu'elle refuse de connaître l'escargot

prisonnière de préjugés et des apparences


Il vaut mieux vivre épanoui et libre

accroché seulement à une hutte

que de courir vigousse après un but

toute sa vie à en perdre l'équilibre


Ainsi, dedans son escargot

Il fera souvent bon et chaud

quitte à rétrécir son univers

lorsque tout va de travers


Il ne parlera jamais trop

Parce que le silence

a parfois plus de sens

que le poids des mots


Et quand tout devient vide

comme la grenouille « libre »

lorsqu'il drachera, il taillera la quille

« Coquille, sweet coquille »


Il fera, à défaut des sommets de sa lune,

De la montagne russe pour pas une tune

en se croyant sur le toit du monde

au sommet de sa bosse toute ronde


et quand pèsera le morne quotidien

il changera de genre, c'est Freudien !

C'est plutôt le sexe de l'extrême

lorsqu'il voudra lui dire je t'aime ….


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