Face à Face !

Christian

Laetitia émerge douloureusement de la torpeur où les vapeurs de chloroforme l'ont plongée.
Pliée en deux dans une sorte de sac en toile, elle se force à s'en extraire en s'agrippant aux barres qui le maintiennent. Sortant sa tête, elle s'aperçoit qu'elle est dans un fourgon rempli de matériel. Elle vient d'entrevoir de dos le chauffeur et tout lui revient d'un coup. Un homme pénètre dans sa chambre,  lui plaque un mouchoir sur la bouche avant qu'elle ait pu crier. Elle se laisse retomber dans le sac de jute, tâte ses poches à le recherche de son portable, le retrouve dans la poche intérieur de son blouson où elle l'avait glissé juste avant que l'homme n'entre dans sa chambre.
Vite elle envoie un SMS à la mère de Quentin qui devait l'accompagner, " je suis dans un camion, l'homme roule je ne sais où, j'ai peur, à l'aide".
Les soubresauts du camion lui arrachent un cri de douleur un pièce métallique vient de lui heurter le front.

Giovani vient d'entendre les cris de Laetitia, s'arrête sur le bas côté de la route, et se dirige sans hésiter une seconde vers le sac à linge coincé dans le fatras de matériel de piscine.

— Ah ! Mademoiselle est réveillée, dit-il en soulevant Laetitia du sac qui en laisse échapper son smartphone. Giovani le détruit d'un coup de talon.

— Je vous en supplie crie-t-elle, ne me faites pas de mal, je suis enceinte.

— Je le sais c'est bien pour ça que tu ne crains rien, tu es bien trop précieuse à mes yeux.

Laetitia les yeux embués de larmes ne comprend rien de ce que peut bien dire cet homme.

— Ma chère Laetitia tu as toutes les chances d'être porteuse, grâce à l'embryon qui pousse dans ton ventre, de mes propres gènes, tu es devenue mon assurance vie, je ne te veux aucun mal, mais te protéger au contraire, regarde moi ne baisse pas la tête.

Tremblante de tous ses membres, Laetitia redresse la tête et rencontre le regard de Giovani. Ces yeux,  elle connaît ce regard ! Jamais elle ne pourra  l'oublier, c'est impossible, ce sont ceux du monstre qui a tué Quentin, ils ne peuvent appartenir à un homme.

Giovani voit la terreur envahir le visage de Laetitia. Il vient réaliser, au travers de l'effroi de la jeune fille, que son sanglier géant était non seulement porteur de son cœur mais aussi de ses yeux verts amande. Il doit agir

— Je ne suis pas ce que vous croyez, en attendant grimpez à l'avant sur le siège passager, on a de la route à faire.

Giovani scotch les mains de Laetitia sur la ceinture de sécurité, pour être sûr qu'elle ne s'échappe pas.

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