Peace and love

On ne parle pas de tout ça.

On ne parle pas du mal que l'on nous fait, car il vaut bien mieux parler d'amour, puisque tout le monde le connaît. Puisque tout le monde en a vu la souffrance et les couleurs.

C'est tellement plus abordable que l'on en oublie les démons qui nous boivent le sang, qui nous heurtent à la barrière de la peine. Aux portes de l'ombre. Dans le reste d'une moitié de monde. D'une moitié de nous, qui ne donne plus de vie. Et qui ne donne plus envie.

Alors c'est ça, c'est bien l'amour. C'est plus facile de s'oublier pour quelqu'un d'autre. De faire repousser une orchidée plutôt que d'arroser une rose trop bien fanée.

Mais sans pouce vert vous n'êtes au fond plus qu'un remord, qui cesse de se faire comprendre des autres par abandon. Vous vous désistez de la liste des orphelins face aux autres.

Et vous leur parlez d'amour, celui qui n'a pas fleuri, qui n'a pas duré. Celui qui vous a laissé, décuvant sur un trottoir mal famé. Celui qui vous dans lequel vous avez trop donné et dont vous vous êtes lassé. Celui qui aujourd'hui vous dégoutte, et que vous prenez soin d'enterrer. Ou bien celui qui bourgeonne afin de s'imprégner d'une nouvelle racine, d'une nouvelle source de vie, avec envie. Une source promettant de gravir la hauteur et de bâtir des forteresses sans besoin d'ivresse.

Mais deuil ou pas, lassitude ou non, la vérité est que l'on y croit. Car l'amour est toujours plus facile. Il parait toujours plus prometteur, qu'une vie de problèmes d'envergures. On aime recommencer, alors que l'on vient de s'abattre sur une énième page déchirée. C'est un éternel  dont on ne se défait pas. Et même avec toute la paix qu'il nous apporte, il est une continuelle source de fatigue et de don de nous même, car nous, nous ne sommes pas immortel.