Falaise (chapitre 3)

Chapitre 3

Le fils Sylin avait enterré sa sœur, comme il le pouvait, et était partit pour son petit coin de paradis, les yeux humides, se retenant toujours de pleurer. Il prit des chemins étroits, et arrivé dans une rue, monta sur un tonneau, avant de sauter par-dessus un mur. Ensuite, il prit à droite, un quartier totalement couvert où l'on ne voyait même plus le ciel. C'était un endroit horrible, lui rappelant chez lui. Il baissa la tête, et passa le plus vite possible, avant d'arriver devant une petite maisonnette.

Il toqua à la porte, qui s'ouvrit d'elle-même, comme la première fois où il avait découvert cet endroit. Il posa sa main sur le bois vieilli de la table, d'une taille supérieur à la moyenne, laissant une pièce comme à son habitude, et traversa le magasin, qui avait l'air bien plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il arriva à une terrasse, où le ciel était dégagé. C'était son coin. La brune était là avec une couronne de fleurs, allongée sur le l'herbe, tendant sa main, où un corbeau se posa. Elle sourit, et regarda longtemps l'oiseau noir.

Le blond s'approcha d'eux, et la jeune femme ne s'aperçut de sa présence que quand l'oiseau prit son envol, apeuré par le nouvelle arrivant. Elle se redressa, et leva la tête pour le regarder, un air surpris au visage. D'habitude, il ne venait pas dans cette partie de la journée. Elle lui sourit et se leva, avant de prendre ses mains, toujours en silence, et marcher joyeusement vers leur petit coin, quand le jeune homme s'arrêta.

Elle se retourna vers lui et pencha la tête sur le côté, un air inquiet sur son visage doux. Il la tira vers lui, et la prit dans ses bras, avant de lâcher quelques larmes. Après tout, ils étaient amis, et la seule personne en qui il avait confiance était-elle.

- Dit, pourquoi tu pleures ? Tu as toujours été triste dans ton regard, mais... Jamais tu n'as pleuré en dix ans...

Il la serra plus fort contre lui, et ses yeux s'écarquillèrent. La voix angélique qu'il venait d'entendre était la sienne ? Il sentit le tissu dans son dos être serré, et elle reprit :

- S'il te plaît, réponds-moi...

- Ma petite sœur a été tuée.

Il se mordit la lèvre pour ne pas pleurer à nouveau, mais ses yeux marron se remplissaient de larmes. Le blond renifla et la sentit déposer un petit baiser sur sa joue

- Hey, tu peux pleurer. Ce n'est pas bizarre. Juste humain. Viens, on va prendre un thé.

Elle avait l'air si mature. Sa voix était lente, mais agréable à entendre. Chacun de ses mots résonnais comme une mélodie dans sa tête.

Elle prit sa main, et fit demi-tour pour entrer dans la vieille boutique à nouveau. Elle le fit s'asseoir et mis à chauffer de l'eau dans une bouilloire, et sautiller en le regardant

- C'est la première fois que l'on se parle. Je trouve ça excitant !

Il sourit et secoua la tête, admiratif. Elle avait l'air si heureuse de tout et de rien. Elle se mise à côté de lui avec une boite contenant des sachets de thé en papier, et lui tendit.

- Tu vis toute seule ici alors ? Demanda-t-il en sortant un thé vert à la réglisse

- Oui. Mais depuis dix ans il y a un garçon qui vient me rendre visite tous les jours depuis que ma grand-mère est morte. Lui répondit-elle en souriant

- Je ne savais pas.

- Menteur ! Dit-elle joyeusement

Il la regarda prendre un thé noir au citron, et elle releva le regard vers lui, avant de se lever et se mettre dos à lui, puis essayer toucher ses propres omoplates.

- Tes ailes. Tu n'es pas un ange gardien ?

Il pensait qu'elle blaguait, mais quand elle se retourna pour le regarder, il comprit qu'elle était tout à fait sérieuse.

- Non, je suis tout à fait humain, normal... Comme toi. Sourit-il calmement

- Oh, moi, je suis pas humaine ! Je suis une... Fée, ou une sorcière, comme tu veux !