Femmes Fatales
matheo
L'épouse
Le cri strident déchira la nuit si violemment qu’il serait probablement impossible de la recoudre. Elle était foutue. Camus, les deux coudes posés sur la table de la cuisine devinait qu’un joueur de Loheme avait marqué. Lorsque sa femme taquinait de si hauts décibels, c’était que son équipe de foot marquait un but.
L’inspecteur, dont les oreilles sifflaient encore, se resservait un verre de Konyak. C’était une manière de faire venir l’oubli, un ami caché dans la bouteille comme le Génie dans la lampe d’Aladin. Avec lui, il passait le temps à bavarder des vieux souvenirs, occultant tout ce qui avait suivi son mariage… Mais l’oubli retourna se cacher quand la petite boule fit irruption dans la cuisine, dressée sur deux poteaux arqués et variqueux.
- Putaing ! Tu ferais mieux de regarder la branlée qu’on leur met, plutôt que de boire tout seul ici !
- J’aime pas le foot…
- T’es vraiment un pédé, putaing ! lâcha-t-elle en s’emparant d’une des innombrables bières qui peuplaient le frigo.
En repartant, elle claqua la porte qui ne lui avait absolument rien fait et qui se mit à couiner sous l’injustice. Camus prit une longue bouffée d’air avant d’avaler son verre cul sec. Lorsqu’ils s’étaient connus, le jeune inspecteur n’avait pas prêté attention à cette étrange hystérie qui s’emparait de sa femme devant les matchs de foot. Si son petit doigt et son sens de l’observation avaient été aussi affutés qu’aujourd’hui, il aurait probablement évité le mariage… Allez, allez, allez ! Fais la passe, putaing !
Puis ce fut au tour de son téléphone transportable de hurler dans le couloir. Il avait dû le laisser dans sa poche de veste. Les grammes d’alcools pesaient autant sur ses épaules que des kilos de plomb et il eut du mal à se lever pour allez jusqu’au portemanteau. Mais décroche, putaing ! L’appareil était tout au fond de la poche, entre un bottin et un aquarium. Qui pouvait bien l’appeler si tard ? En plein milieu du match, putaing ! C’était le divisionnaire, Charpaing. Il avait troqué ses intonations graves et sèches pour un ton doux et affable, encore plus inquiétant.
- Bonsoir Camus. Excusez-moi de vous déranger si tard, mais je souhaiterais savoir si vous entretenez une liaison avec Nadine De Joye ?
- Désolé, j’ai promis l’exclusivité de ma vie privée à Voilou.
- Camus, j’ai vraiment besoin de savoir si c’est vrai.
- Vous voulez me faire chanter ?
- Non... Venez me rejoindre au commissariat; Je vous expliquerai.
L’inspecteur reposa le combiné sur sa base, perplexe. Pourquoi le divisionnaire s’intéressait-il à ses relations extraconjugales ? Nadine était la fille d’un ministre dont il avait investigué l’assassinat et avec laquelle il avait engagé une liaison charnelle peu de temps après. Il ne pouvait pas dire qu’il l'aimait profondément, mais elle était belle, les fesses toujours bien visibles sous des jupes trop courtes et sa bêtise naturelle lui conférait un charme fou. Il aimait sa conversation niaise, ses jeux sexuels complexes et leurs balades romantiques au jardin des Tuileries qui l’éloignaient de sa femme. Au moment où il enfilait sa veste, elle beugla à s’en rompre les cordes vocales, mais Camus savait que les cordes vocales de sa femme étaient des filins d’aciers incassables. Il ferma doucement la porte.
***
Zombiland
Le commissariat était plongé dans le noir et pas une lumière ne filtrait par les grandes fenêtres du bâtiment. Même la lune s’était éteinte. Camus poussa la porte prudemment. Il y avait normalement toujours du personnel de garde et cet étrange silence ne présageait rien de bon. Prenant son courage à deux mains, l’inspecteur s’engouffra dans le noir pour se diriger vers le guichet depuis lequel on pouvait allumer les lumières. Mais son courage pesait de plus en plus lourd au fur et à mesure qu’il progressait dans l’obscurité et il suait sous le poids. Il sentait aussi, de plus en plus prégnante, une odeur fétide et métallique qui lui soulevait le cœur.
Il devait y avoir un cadavre dans le voisinage proche. Camus plongea la main dans sa poche pour y chercher son arme, mais au lieu du métal froid et rassurant de son Manhurin, il sentit le caoutchouc mou de Sophie la Girafe dont le sifflet rompit le silence. Camus, les cheveux dressés sur la tête, ne bougeait plus.
Dans l'obscurité, à quelques pas de lui, un grognement rauque et des frottement se firent entendre. Camus lâchait son courage pour se précipiter aussi vite que possible vers le guichet et tâtonner pour trouver l’interrupteur. Lumière-Nuit-Lumière. Le néon clignotait comme un stroboscope sur la scène d’horreur.
A moins d’un mètre de lui, le planton, livide, le fixait de ses yeux vitreux et hagards. Son menton et sa chemise étaient maculées de sang. Sa bouche noircie produisait des sons inarticulés. Ses gestes étaient lents et saccadés sous l’effet du néon. Il avançait vers lui en titubant, le bras tendu.
L'inspecteur, acculé au mur, ne pouvait pas reculer. Sa main fouillait frénétiquement sa poche dans l’espoir d’y trouver le Manhurin. Le planton était trop proche et son souffle vicié lui retournait déjà les narines. Faute de trouver son arme, il se saisit d'un bilboquet qui trainait au fond de sa poche et l’abattit comme un fléau d’arme sur la tête ensanglantée du planton.
Le néon se stabilisait. L’homme se convulsait à terre dans une mare de… dans une mare de vin ? Deux bouteilles vides trônaient sur le guichet. Camus s’approchait prudemment pour constater que le policier était bourré et que ce qu’il avait pris pour du sang était en fait du bordeaux. Il balbutiait.
- Feeeerme lah lu-miêêêre, beeeuuuuuuhh, méééééé-rr-deuh !
- Charpaing m’a fait demandé. Il est toujours en cellule ?
Il avait demandé ça, plus par acquis de conscience qu’en pensant qu’il pouvait en être autrement. Le divisionnaire était un meurtrier multirécidiviste qui avait réussi à se maintenir en poste grâce à ses mauvaises relations. Malgré tout, sa place était en cellule.
- Noooooon. Il t’attend à la moooooorrgeuh, en bâââs. Lah lu-miêêêrreuuuuh.
***
L'amante
Le divisionnaire l’attendait à la morgue? Libre ?! Qui avait pris la liberté de la lui rendre ? Cette fois, il était inutile de s’équiper de son pistolet car le vieux ne craignait pas les armes à feu conventionnelles. Camus descendit les marches qui menaient à la morgue, l’étage sous celui des cellules. Le divisionnaire l’attendait, assis sur une table d’autopsie, immense et plié, les coudes posés sur les genoux. A côté de lui, Brignol semblait ne pas savoir sur quel pied danser et donc ne dansait pas.
- Qui vous a libéré ? demandait Camus.
- Le juge a décidé que je pourrai purger ma peine au commissariat sans être enfermé.
- C’est un ami à vous ?
- Plutôt un obligé… Camus, vous êtes très proche de Nadine De Joye ?
- Ça dépend des moments et des positions. Pourquoi ?
- Nous avons retrouvé le cadavre d’une jeune femme portant ses papiers d’identité... Je suis désolé.
- On est sûr que c’est elle ?
- J’espérais que vous voudriez bien identifier le corps…
- Bien.
- Je dois vous prévenir que le visage est très abîmé…
Camus était surpris du ton prévenant du divisionnaire comme de son air réellement attristé. Peut-être que sous ses airs d’ogre tueur en série, il cachait une certaine sensibilité. Brignol s’approchait d’un tiroir de la morgue et Camus se demandait ce qu’il ressentirait en découvrant le corps de son amante. Le tiroir s’ouvrit et Brignol souleva le voile qui recouvrait ce qui avait été le visage de Nadine.
Une partie de la tête avait été écrasée mais c'était elle. Quel monstre pouvait tuer un aussi bon coup? Camus repensa à leurs parties de jambes en l’air, à leurs promenades au Jardin des Tuileries, bras dessus, bras dessous et la main au panier. Il parcourait ses souvenirs et il devait reconnaitre que tout ce qu’il revoyait de son amante, c’était sa poitrine généreuse, ses hanches accueillantes et ses fesses offertes à la vue de tous. Son visage ne l’avait jamais vraiment intéressé. Il la regarda une dernière fois avec un pincement au cœur et fit un signe de à Brignol de refermer le tiroir.
Le divisionnaire Charpaing lui avait fait un topo assez précis. Le légiste avait déterminé que la victime avait été tuée par un coup puissant porté sur le front, certainement à l’aide d’un objet contondant de forme courbe. L’os du crâne s’était affaissé et avait écrasé une partie du cerveau, tuant la jeune femme sur le coup. Camus culpabilisait un peu d’avoir pensé que la tête de Nadine était vide comme l’espace.
On ignorait encore le mobile du meurtre mais aucune piste n’était à écarter. Le commissaire Maigret était en train d’interroger la mère de la victime pour déterminer si des personnes dans son entourage pourraient être suspectées. Le divisionnaire n’excluait pas que leur liaison soit la cause du meurtre et il souhaitait que Camus cherche aussi de son côté, discrètement, si quelqu’un de son entourage pouvait en être responsable.
L'inspecteur quitta le commissariat en ruminant. Sa femme ne pouvait pas être au courant de sa relation avec Nadine, et même si ça avait été le cas, elle en aurait plutôt profité pour demander le divorce et empocher le pactole. Elle n’était pas du genre à s’embêter avec un crime passionnel, sauf en cas de transfert d’un joueur de foot talentueux de Loheme vers le Péhessejé.
Lorsqu’il arriva chez lui, sa femme ronflait devant la télé. Elle sentait la bière et le tabac froid et il se demanda pourquoi ce n’était pas elle qui était allongée dans ce tiroir à la morgue. Sans trop savoir pourquoi, il décida d’aller inspecter la chambre à coucher de sa femme, au cas où.
La pièce était dans un désordre incroyable. Des posters de son club pendaient aux murs, au dessus de canettes vides. Sur le lit, un oreiller rose et tâché supportait le poids d’une lyre en marbre. Une lyre en marbre ?! Camus s’approcha. La lyre présentait des bords courbes pouvant correspondre avec l’objet utilisé pour fracasser le crâne de la victime. En plus, elle était tâchée de sang coagulé emprisonnant quelques cheveux. Avait-elle découvert sa liaison ? Pourquoi aurait-elle tué son amante ? Pourquoi avec une lyre en marbre ? Il devait prévenir le divisionnaire.
Après avoir téléphoné, il photographia la chambre sous plusieurs angles et attendit les renforts. Maigret et Brignol arrivèrent vingt minutes plus tard et trouvèrent la chambre inchangée. Les policiers relevèrent les empreintes et quelques échantillons de sang et de cheveux avant d’empaqueter la lyre.
La femme de Camus dormait toujours dans le salon. Les policiers s’approchèrent pour lui passer les menottes, réveillant la bête dans un tonnerre de cris terribles que n'auraient pas renié un goret à l'abattoir. Entre deux aboiements, elle réussit à mordre Maigret au bras avant qu'ils ne puissent la maîtriser et l’emmener au poste dans un vacarme infernal.
Lorsqu’ils furent partis, Camus se retrouva seul dans son appartement, dans un silence irréel. Sa vie était-elle en train de basculer ? Son amante était morte. Le divisionnaire était libre. Sa femme était une meurtrière. Il alla se chercher un livre dans sa chambre et s’installa dans la cuisine, derrière un verre de Konyak. C’était un bon livre, « L’herbe violette », mais il n’arrivait pas à se concentrer. Sa femme pouvait-elle réellement être coupable de ce meurtre ?
Il se gratta l’oreille et son petit doigt en profita pour émettre des doutes. Pourquoi sa femme aurait-elle utilisé une lyre en marbre plutôt qu’une canette de bière pour fracasser le crâne de Nadine ? Elle ne devait même pas savoir ce qu’était une lyre. Peut-être que tout cela n’était qu’un coup monté. N’était-il pas, lui, la véritable cible du tueur ? Supprimer son amante, faire condamner sa femme… Quelle serait l’étape suivante ?
***
L'autre
Le lendemain matin, en arrivant au commissariat, il se rendit directement dans l’ancien bureau du divisionnaire. Comme il s’y attendait, Charpaing avait réintégré sa tanière. La fumée n’avait pas encore complètement envahit l’espace et Camus n’eut qu’à s’équiper d’un masque à gaz pour entrer. Le vieux retira sa pipe pour lui présenter les premiers résultats des expertises scientifiques. La lyre correspondait parfaitement au coup fatal porté à la victime. Le sang et les cheveux retrouvés dessus étaient bien les siens. C’était, sans aucun doute, l’arme du crime. On avait aussi retrouvé les empreintes de Madame Camus sur la lyre, du côté opposé aux traces de sang. Malgré cette preuve matérielle irréfutable, elle refusait d’avouer, préférant hurler des insanités décousues dès qu’on s’approchait d’elle.
L’inspecteur voulait revoir la lyre. La veille, il était fatigué et alcoolisé et il n’avait pas pris le temps de regarder l’objet dans le détail. Aussi, il se rendit au dépôt pour l’observer plus attentivement. L’objet était massif, avec trois cordes bien droites. On aurait dit que quelqu’un avait volé cette lyre à une statue… Il l'avait déjà vue ! Il s'en souvenait, un pigeon était perché dessus. Dans une précédente affaire, un Immortel venait déposer ses victimes aux Tuileries, au pied de la statue de Calliope, tenant cette lyre dans sa main. Il devait vérifier!
Camus engagea la Dolores sur les quais de Seine avant d’enfiler ses patins et de traverser la ville, pied au plancher. Arrivé sur la place de la concorde, il écrasa deux touristes avant de piler à côté de l’entrée du parc. Le groupe des Muses, immobiles et indifférentes aux malheurs humains étaient là, à moins de cent mètres. L'inspecteur courut jusqu'à Calliope, dressée sur son piédestal dans la position qu’il lui connaissait, mais sans sa lyre.
Il avait l’impression qu’elle cherchait à éviter son regard. Il se souvenait que lorsqu’il s’était déguisé en statue pour attendre l’Immortel, Calliope ne le quittait pas des yeux. Pourquoi maintenant, ne voulait-elle plus le regarder ?
- Pourquoi tu détournes les yeux? Tu as peur de ce que je pourrais y lire ?
L'inspecteur s’approchait au plus près de la statue et il avait l'impression qu’elle penchait imperceptiblement la tête pour l’observer. Empoignant ses chevilles de pierre, il se hissa sur le piédestal à la force des poignets. Calliope n’avait pas bougé d’un pouce et Camus dut s’agripper à sa taille pour garder l’équilibre.
- Je sais que c’est toi. Pourquoi tu as fait ça ?
De la main droite il appliquait un tampon imbibé d’encre sur les doigts qui auraient dû tenir la lyre. Calliope restait de marbre, impassible sous le regard inquisiteur de l'inspecteur.
- Avec ces empreintes, tu n’as aucune chance de t’en tirer. murmura-t-il avant de regarder la feuille tachée de cinq marques uniformes. Calliope avait les doigts lisses… Il crut distinguer un sourire moqueur sur le visage immobile de la statue, ce qui le mit hors de lui. Il sauta à terre et se retourna vers elle.
- Je sais que c’est toi ! Je ne sais pas ce que tu cherches, mais je te préviens que je t’ai à l’œil !
Camus avait tourné les talons, la rage au ventre. Il était retourné au commissariat discuter de la situation avec Charpaing, mais le divisionnaire ne croyait pas qu’une statue puisse être coupable d’un meurtre. On avait bien parlé de la Vénus D’Ille par le passé, mais rien n’avait été prouvé. Pour lui, l’inspecteur Camus cherchait simplement à disculper son épouse, ce qui était bien compréhensible. Néanmoins, il refusait d’examiner une théorie si fumeuse que l’atmosphère dans le bureau en devenait irrespirable, même pour lui.
L’inspecteur redescendit en salle de pause pour prendre un café. Il aurait pu aller rendre visite à sa femme en cellule, mais n’en avait pas envie. Elle lui répugnait depuis longtemps et il se réjouissait un peu à l'idée d'en être débarrassé. Et tout cela lui semblait si irréel qu’il n’arrivait pas à assimiler. Il était détaché de tout, planant comme un zeppelin au dessus de la bataille. Il lévitait et le soir, il rentra chez lui dans un état second, la Dolores avançant dans un nuage.
L’appartement était dans le désordre où sa femme l’avait laissé. Camus accrocha sa veste au porte-manteau, se déchaussa et alla s’asseoir dans la cuisine. Le livre était posé ouvert sur la table. Il l’empoigna pour reprendre sa lecture et constata qu'il n'était pas à la bonne page. Quelqu’un était venu chez lui aujourd’hui ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé ? L’assassin avait déjà déposé la lyre dans la chambre de sa femme ! Cela signifiait qu’il devait avoir les clefs !
Son pistolet devait traîner dans sa poche de veste, dans le couloir ! Il se leva comme la brume, sans bouger la chaise. Derrière la porte, dans le couloir, le parquet craqua. Camus ne bougeait plus. Elle était venue pour lui...
La porte de la cuisine s’ouvrit lentement sur elle, debout dans l’encadrement. Ils se regardèrent un moment en chien de faïence avant que Calliope n’ouvre la bouche.
Aucun son n’en sortait mais Camus entendait tout. Elle était venue lui avouer son amour. Elle lui disait qu’elle avait commencé à éprouver des sentiments pour lui lorsqu’il s’était occupé de l’affaire des journalistes. Ensuite, à chaque fois qu’il était venu avec son amante au parc, elle avait écouté leur conversation et elle l’avait aimé. Et plus elle l’aimait et plus elle haïssait cette blonde écervelée avec qui il partageait les meilleurs moments de sa vie. C’est pour ça qu’elle l’avait tuée. Le soir, elle l’avait suivi jusque chez lui, découvrant qu'il était marié. Elle avait d’abord envisagé de tuer sa femme puis s’était ravisée, préférant lui faire endosser le meurtre de la fille De Joye. Quand Camus était parti au commissariat, il avait laissé la porte ouverte et Calliope en avait profité pour entrer et récupérer le jeu de clefs de sa femme, complètement cuite. Elle lui avait ensuite appuyé la main sur la lyre avant de la déposer dans la chambre. Le tour était joué. Et ce matin, quand il était venu la voir au Jardin des Tuileries, elle avait d’abord éprouvé une joie immense, puis de la tristesse quand elle avait compris qu'il voulait l’arrêter. Ce soir, elle était venue se livrer à lui, corps et âme pour qu’il en dispose à son gré. Il pouvait l’arrêter.
Calliope avait l’air si triste et désespérée que Camus la prit dans ses bras. Il sentit la peau d’albâtre lisse et froide se réchauffer sous ses mains; alors il déposa un baiser sur ses lèvres et la sentit sourire. Il tenait sa coupable.
Au matin, Camus, retourna au commissariat en souriant. Sa femme devait être transférée à la maison d’arrêt de Rungis pour être jugée. Elle prendrait perpète. Calliope était retourné occuper son boulot de statue au Jardin des Tuileries, sur son piédestal. Ses sœurs, intriguées par son air jovial, n'arrêtèrent pas de l'interroger pour essayer d'obtenir des détails scabreux. Les statues sont parfois si puériles...
Mais comment rester de marbre face à un tel récit !!!
· Il y a environ 12 ans ·Matheo, tu me fais rire. Et ça ! C'est pas gagné d'avance en temps normal !
wen
Merci Lyselotte!
· Il y a environ 12 ans ·Au plaisir :)
matheo
Moi j'ai imprimé, lu et apprécié !! j'aime particulièrement les patins dans la voiture, le fatras qui semble régner en maître dans les poches de l'inspecteur et les jeux avec les mots (qui ne sont pas laids)
· Il y a environ 12 ans ·Bravo Mathéo...
lyselotte
(éviter le mode plein écran pour une lecture optimale)
· Il y a plus de 12 ans ·Ce 4ème épisode s'appuie sur différents personnages présentés dans les 3 premiers... La lecture des précédents, même si elle ne s'impose pas est donc vivement conseillée (je sais, je suis pénible)
Ah et puis j'y pense, merci de laisser un petit mot quand vous notez le texte (surtout si vous n'avez pas aimé, ça fait toujours plaisir ;))
matheo