FIdèle au poste

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Fidèle au poste

C’est toujours quand on est à table

Qu’on voit ces choses insupportables

Cette misère qui s’invite

Par le canal du satellite

Même au plus profond de la France

On capte encore « Télé-Souffrance »

Le grand spectacle de la mort

En direct-live du Timor

Les larmes d'une petite fille

Au bras d'un gros nase à Manille

Autant d'images autant de preuves

Qu' l'Amour n'est plus qu'un nom de fleuve

Plus noire encore sera la liste

Plus blanc le pain du journaliste

Qui règne en maître sans partage

Sur l’écran comme sur une cage

Où les petits soldats qu’on nous montre

Se changent en loups pour une montre

De toutes les guerres, de toutes les pestes

Je suis un spectateur modeste

J’ai le savoir, le vouloir

J’ai de belles idées

Mais je n’ai qu’un pouvoir

Celui de t’aimer

De t’aimer

De toutes les guerres, de toutes les pestes

Je suis un spectateur qui reste

J’ai l’isoloir, le gueuloir

J’ai le droit de prier

Mais je n’ai qu’un pouvoir

Celui de t’aimer

De t’aimer

Y’ aurait de quoi se pendre au câble

A voir ces choses insupportables

Qui nous dévoilent sans pudeur

Que parfois même les hommes pleurent

On pourrait toucher leurs visages

Tellement ce monde est un village

Cousins d’Afrique au fond des mines

C'est la fourmi qui crie famine

Un bon milliard de frères en Inde

Qui pourrait bien finir ma dinde

Rio avec ses bidonvilles

Dans le dos, comme un poisson d’avril

On n’oublie pas les yeux d’un ange

Emporté par les eaux du Gange

Dans mon canapé confortable

Je vais encore plaider coupable

Et rester là fidèle au poste

Voilà mon ultime riposte

De toutes les guerres, de toutes les pestes

Je suis un spectateur modeste

J’ai le savoir, le vouloir

J’ai de belles idées

Mais je n’ai qu’un pouvoir

Celui de t’aimer

De t’aimer

De toutes les guerres, de toutes les pestes

Je suis un spectateur qui reste

J’ai l’isoloir, le gueuloir

J’ai le droit de prier

Mais je n’ai qu’un pouvoir

Celui de t’aimer

De t’aimer


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