Fin, ou commencement...

franekbalboa

Imagination d'une fin... À moins que ce ne soit qu'un début?

Allongé, les yeux se ferment tout doucement. Cet être voit ses derniers rais de lumière. Le jeune homme d'à peine vingt-six ans fut fauché en plein air. La bataille avait été sanglante. Il eut l'air de s'endormir au milieu de ce champ de bataille où grouillent un nombre terrifiant de cadavres.

Tout devient noir. Pendant quelques secondes, ou quelques heures... Il ne sut pas le calculer. Puis la consistance d'un corps sembla lui revenir, tout comme ses sensations. Il était allongé sur un sol dur et régulier. Il n'était plus sur le champ de bataille. Il ouvrit les yeux et découvrit une allée, une simple allée au milieu du vide grisâtre. L'allée était d'une blancheur simple, mais puissante devant le gris fade qui l'entourait. Le garçon emprunta alors cette voie. Il marcha des heures durant, pour finir par un escalier. 

Arrivé au sommet, une gigantesque salle s'offrait à lui. L'endroit était aussi sobre que le reste, il régnait cependant une atmosphère de cérémonie. Le garçon arriva au milieu de la pièce, quand des créatures surgirent. Un dragon face à lui, une chimère à ses côtés, un sphinx, un farfadet et une nymphe comportaient cet étonnant conseil. 

Le dragon prit la parole et expliqua que le cas du garçon était en suspend, le garçon ne comprenait pas, mais alors qu'allaient les discussions et échanges, il finit par comprendre que sa mort était remise en cause. Il finit par demander pourquoi.

"Tu as surpris par la justesse de ta justice, tu t'es battu pour des gens qui cherchaient à rendre ce monde plus beau, et même si tu as ôté de nombreuses vies sur le champ de bataille, nous ne pouvons te laisser partir sans prendre le temps d'échanger avec toi, nous avons une question chacun, si tu réponds justement tu gagneras ta place parmi les vivants"

Le sphinx commença. Le garçon s'attendait à une énigme, mais il n'en fut rien, d'une douce voix, il prit la parole:

"Deux enfants sont en train de pleurer, il n'y a qu'un repas pour les deux. Si tu en sauves un avec ce repas, l'autre tombera gravement malade, et tu ne peux partager. Que fais-tu?"

Le garçon répondit après quelques instants de réflexion:

"Je donne le repas à l'un des enfants et offre mon repas au second. Ainsi ils mangeront tous deux et aucun ne sera perdu"

Le sphinx disparut instantanément. Le farfadet poursuit alors le curieux test de sa voie flûtée:

"Une pièce d'or au sol. Deux personnes la voient en même temps, et se la disputent car l'un veut nourrir sa fille, et l'autre sa femme malade, à qui la donnes-tu?"

Le garçon fut aussi rapide que lors de la première réponse:

"Je m'arrange pour convertir Là pièce d'or d'une manière qui pourra être partagée en deux, et leur donne la moitié à chacun"

Le farfadet disparut. La nymphe et la chimère descendirent alors et demandèrent ensemble:

"Tu es sur le point de trouver le moyen d'être à l'abri de tout besoin, il n'y a qu'un moment où tu pourrais obtenir ce don, cependant une créature monstrueuse t'informe qu'il te faudra la tuer pour l'obtenir. Que fais tu?"

Le garçon répondit presque immédiatement:

"Je fais demi-tour. La vie est plus importante que le fait d'être à l'abri. Cette créature me m'a rien fait. Je chercherai un autre moyen, et tant pis s'il n'y en a pas"

Les deux créatures disparurent.

Le dragon se dressa, majestueux devant le jeune homme qui ne tressaillit même pas, et de sa voix puissante, apaisante et profonde:

"Tu n'as le droit qu'à une et une seule question de celui qui détient la vérité absolue, aujourd'hui et dans ta situation, quelle serait ta question?"

Le garçon regarda le dragon, sourit timidement et murmura:

"Je voudrais simplement savoir si je peux revoir ceux qui me sont chers, les revoir me sourire une dernière fois, pour graver leurs visages enjoués dans mon coeur"

Le dragon approcha sa tête du visage du garçon:

"C'est tout?

-C'est tout.

-Tu ne voudrais même pas savoir pourquoi tu es là en ce moment?

-Non. Le savoir ne mènerait à rien, c'est une décision qui a été prise, c'est tout. Si elle m'est favorable, alors fort bien. Si j'en pâtis, alors j'essayerai de trouver un moyen de ne plus souffrir"

Le dragon sonda le jeune homme durant de longues minutes, puis calmement, il dit:

"Je ne pensais pas que les humains pouvaient se montrer aussi bons, Nous ne le pensions pas. Toutes ces guerres ont fait oublier à l'immense majorité l'essentiel de l'Humanité qui doit être en chacun de nous... Puisses-tu apporter un conseil avisé à tes proches, et offrir une lueur douce en ces temps noirs"


En quelques instants tout s'effaça, et les douleurs revinrent. Des hommes le portaient en direction d'un camp de soin, il se laissa tomber de fatigue et de douleurs, il aura tout le temps, pensa-t-il, et il lui faudra garder le sourire pour réussir à en offrir...

  • Magnifique conte moral, j'acheeete!

    · Il y a plus de 6 ans ·
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    tantdebelleshistoires

  • Solutions tierces pour rejeter le deuil de la perte *Non reglementaires*
    La bluette philosophale est sympa. Moi au dragon je lui aurais demandé "pourquoi vous êtes si con ?"

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Default user

    Hi Wen

  • Ah, une belle histoire de sagesse ! Rousseau prêchait la Sagesse et vivait le contraire. Les idées et la vie sont deux choses bien différentes.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Autant être fidèle à soi même

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Djinn

      franekbalboa

    • Si on n’arrive pas à être fidèle à sa femme.

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      Hervé Lénervé

    • Il y a de ces gens pour qui la fidélité est une notion bien vague...

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Djinn

      franekbalboa

    • C’est vrai ! La fidélité est une notion vague, elle vient et elle repart.

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      Hervé Lénervé

    • Elle est une notion bien vague pour les esprits légers, ou ceux qui ne le veulent pas

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Djinn

      franekbalboa

    • Certes ! Il est vrai, que je suis peu lourd.

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      Hervé Lénervé

    • Je ne sais pas je n'ai pas le poids.

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Djinn

      franekbalboa

    • Mon poids, je le tais par coquetterie. Mais le poids d’un esprit léger a été pesé entre 30 g et 1.5 kg. Au-dessus, on entre dans la catégorie mi-lourd.

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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