Flamme azur
sweet-vanilla
Je faisais partie de ce genre de personnes qui aiment le danger, qui goûtent à l'inconnu avec plaisir, se délectent de l'interdit. Oui, j'appartenais aux personnes que l'ont pouvait aisément reconnaître comme “rebelles”.
Je n'aimais pas suivre les ordres. Alors, je suivais mes propres convictions, mes propres règles coûte que coûte ; quitte à me prendre des reproches, des heures de colle, ou même à entendre des verres se briser...
J'étais destinée en tout point à être une femme libre, forte, indépendante et déterminée. Très féministe, sûrement. Des hommes, je devais certainement en froisser beaucoup, en castrer même.
Pourtant, il y avait quelque chose que tout le monde ignorait cependant, une chose que jamais mon entourage ne soupçonnerait. Au fond de moi, un feu s'allumait pour un désir particulier, un désir qui goûtait l'interdit, le brûlant, l'exquis, l'érotique, le mauvais.
Un fantasme, pas commun ; la soumission. Ce désir me collait à la peau, me hantait, m'emplissait totalement. J'étais prisonnière de cette étiquette dont je connaissais bien le danger, jugée par la société comme malsaine. Je me sentais alors coupable de vouloir me retrouver à la merci d'un homme qui me dominerai et m'apprendrai à découvrir les plaisirs de ce jeu.
Je me cachais de ce terrible secret, honteux et inavouable.
Ainsi, dans toutes mes relations je n'étais jamais complètement satisfaite. Je restais indéniablement frustrée devant la douceur sexuelle de mon partenaire, rêvant secrètement de fourgue.
C'était comme si le monde m'enfermait dans une immense cage qui m'empêchait d'être ce que je voulais être.
La clé, c'est lui qui la tenait.
Et la cage s'ouvrit à partir du moment où il m'enferma dans son monde.
Lui, était légèrement plus âgé que moi, plus d'expérience ; en tout point. J'étais une débutante et lui un maître avancé dans le domaine.
J'apprenais tout de ce monde, que j'explorais avec fascination, c'est comme si je découvrais une autre dimension que je m'amusais à espérer, à imaginer vaguement ; sauf que là, je pouvais la frôler.
Je me sentais étrangement libre, là, livrée à un homme, sentant ce collier bien trop serré, à mon cou, enchaînée et ligotée.
Je me sentais libérée d'un secret.
Lui, était mon maître et moi sa soumise. Voilà comment étaient attribués les rôles. En bonne joueuse, je débutais la partie et avança d'une case. J'étais déjà livrée à lui, échangeant des photos et des mots avec cet homme qui m'en apportait en échange.
J'aurai pu être effrayée, vouloir partir, mais il y avait quelque chose d'indéfinissable qui me retenais et faisais que je voulais rester à ses côtés. Il était fort bon joueur, bien plus fort que moi même, ce qui avait le don de m'agacer, j'étais déjà vaincue. Il avait les bons mots, des mots qui me nourrissaient, me faisaient frissonner.
Son visage aurait pu être le portrait d'un ange, en raison de deux grands yeux azurs qui ornaient un visage adorable, presque innocent, mais surtout mensonger. Ce maître était un démon, je le savais. Je me brûlais continuellement en sa présence mais j'adorais ça. Devenue accro au chaud-froid constant qui me traversait l'esprit. Il y avait comme deux personnes en moi, une parlait au nom de mes désir, de mon excitation ; la voix de la soumise, tendis que la seconde moi avait simplement envie de désobéir aux règles du jeu et pousser à bout ce fameux maître.
Là où mon fantasme s'exprimait le plus, c'était à travers mes rêves ; dans lesquelles j'étais avec cet homme, épanouie et paradoxalement contre le mur offrant mes fesses aux coups de cravache de mon maître. Une vilaine chienne, c'était ce que j'étais. J'adorai ça, au delà du rêve; je me sentais moi à un point inimaginable. Plus aucun secret, aucun tabou, pas de honte ou de frustration. Je parlais librement de l'effet que mon maître me procurait, lui faisait part de mes tracas, de mes soucis, de mes pleurs comme mes rires. Il remplissait tout les rôles à la fois, il était mon élixir de vie, une épaule pour pleurer, une caresse exquise, un conseiller, un parfait correspondant. Il rythmait ma vie. Allongée sur mon lit, je mouillais silencieusement en lisant ce qu'il m'écrivais, me touchais en espérant que ces doigts là étaient les siens. J'étais à lui. Chaque mot qu'il prononçait rallumait la flamme du désir en moi.
Du matin jusqu'au soir je pensais à lui à ses yeux, à sa voix, à ses paroles, à ses ordres...
Je ne m'imaginais pas arrêter cette relation si particulière parce que j'avais maintenant le sentiment d'exister.
Je goûtait enfin à la vie. Enfermée dans un monde nouveau, je devenais l'esclave libre.
Une contradiction à moi seule, une femme à la fois indépendante et dépendante de son maître.
J'étais accro.
C'est une certitude; sans quoi il ne le serait pas! Je dirais son ignorance plus que tout, tout dépend de ses désirs, toujours en fonction de lui! Ce sont ses ordres qui me tiennent... je n'attends qu'eux.
· Il y a environ 6 ans ·gone
Les soumises seraient-elles toutes accro ?
· Il y a environ 6 ans ·gone
Le maître nous rendrait-il accro ?
· Il y a environ 6 ans ·sweet-vanilla
je pense que nous sommes ce que nous sommes; et qu'en somme, nous avons ce besoin de donner au delà du raisonnable, malgré notre soif de liberté. se donner, c'est un cadeau. et dure est le revers lorsque il ne veut pas du cadeau... ne dit-on pas qu'un cadeau ne se refuse pas? Et pourtant, la sagesse...
· Il y a environ 6 ans ·gone