Fuis-nous

Ne souffle pas sur les braises d'hier,
Ne rallume pas les passions déchues.
Rappelle toi que mon coeur est de pierre
Et qu'en mon sein bat rythme défendu.

N'embrasse pas ce venimeux breuvage,
Frissons déments qui déjà nous parcourent,
Rappelle toi les Lumières sauvages,
Brûlant le coeur au saint nom de l'Amour.

Cette violence au bouleversant ramage,
Du seul plaisir d'être sans retenue,
Dans une tempête liant corps au mirage,
Mettant le coeur mais aussi l'âme à nu.

Rappelle toi les liens que nouent la chair,
Étranglant toutes éclairs de conscience
Brouillant les sangs mais surtout nos repères;
Même vertu fond sous l'incandescence.

Fuis-nous, amour, vers les rivages tranquilles,
Fuis les sentiers qui lentement se dessinent
À l'aube des flammes, au revers du mobile
Nous conduisant à l'enfer du sublime...

mzp