Funambule

janteloven-stephane-joye

Funambule

Figés, figés, les si solides
Nés dans le sol ou dans le vide
Rien qui ne bouge, droite est leur route
Un soleil rouge, ploie sous la voute
Peine, peine, adieux maisons
Racines austères et déraisons
Crèves la bulle et tu t’espères
En funambule, à prendre l’air
Instable, esthète
Tu te refuses
Aux quelques miettes
Que l’on infuse
Tu ne veux vivre
Qu’à la faveur
D’une vie ivre
Sous la ferveur

Encore dors, dors, petit amour
Cœur qui t’anime, rires à rebours
Un nouveau foyer, encore une fois
Mais ce qui lui plait, c’est que tu es là
Peine, peine, chaque départ
Poison, épine, et autres escarres
Sourire toujours, à son endroit
Même si ces jours sont loin de toi
Instable, esthète
Tu te refuses
Aux quelques miettes
Que l’on diffuse
Tu ne veux vivre
Qu’à la lueur
D’un joyeux livre
Haut en couleur

D’abord, d’accord, soulagement
Mais des angoisses, assurément
Un peu tout seul, un peu désert
Pas de linceul, car libre galère
Et voir, voir, à l’aventure
Un simple phare, qui te rassure
Car tu sais bien, équilibriste
Qu’il te retient, quand tu es triste
Instable, esthète
Tu te refuses
Aux quelques miettes
Que l’on diffuse
Tu ne t’exprimes
Qu’à la faveur
De rires intimes
Et de chaleur.

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