Furieusement suite

marivaudelle

curieux papillon, sans peur ni reproches

Je le traquerai, l'acculerai, l'assiègerai.

Je le ferai victime, je l'attacherai à mes tièdes collines,

Son désir ruissellera sur un autel de chair élevé à la gloire du stupre et de la fornication.

Je le ferai mourir et puis le ressusciterai, je lui accorderai grâce s'il ne faillit pas.

Ou d'un seul coup d'un seul, si son désir supplante le mien, je déposerai les armes, il prendra l'avantage.

Fiévreuse et tremblante, je louerai son adresse, j'invoquerai son nom jusqu'à la transe.

Je glorifierai son corps, ses attributs masculins, ses armes qui m'ont vaincue.

Je m'inclinerai, je pactiserai, j'abandonnerai à ses mains, ma volonté, mon corps et ses désirs.

Réconciliés nous partagerons la même quête.

Il me découvrira vraie, entière, lisse, morceau de coquillage poli par le ressac qu'il fera glisser, luire et reluire entre ses doigts pour en extraire la douceur.

Ses mains caméléons sur ma peau tels des phasmes, prendront la couleur de ma chair et celle de mes fantasmes.

Il me parcourra de frissons, il me saupoudrera de spasmes, il se fondras en moi.

Papillon butine, papillon lutine, tout ce qu'il veut, tout ce qu'il peut.

Papillon insatiable, papillon palpitant, trompe perdue dans ma corolle,

grisé de mes nectars, ailes trempées de cyprine, percutant sans fin la lumière de mon corps en y cherchant la lune.

Papillon trempé je soufflerai sur ses ailes, papillon épuisé sur moi viendra se reposer. 

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