Génération toxique

Patrick Mermaz

Tous les gouvernements de la planète se sont accordés pour proscrire définitivement l’adolescence. Ils vont traquer et arrêter tous les jeunes entre 13 et 17 ans afin qu'il n'en reste plus un seul...

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GENERATION TOXIQUE

de Patrick Mermaz

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11 personnages : 7 filles / 4 garçons

durée de la pièce : 30 minutes

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pièce pour les ateliers théâtre 12 / 15 ans

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Personnages :

Traqueur d'adolescents, 17 ans

Traqueuse d'adolescents, 17 ans

Convertisseur d'adolescents, 17 ans

Convertisseuse d'adolescents, 17 ans

La Gardienne des deux mondes, 17 ans

Adolescente n° 25602, 14 ans

Adolescent n° 35223, 15 ans

Adolescente n° 72115, 15 ans

Adolescente n° 13632, 14 ans

Porrima, adolescente prédisant l'avenir, 16 ans

Morpho, l'Elu, 16 ans


Scène 1 : La salle noire

TRAQUEUR / TRAQUEUSE / LA GARDIENNE DES DEUX MONDES  / ADO N° 35223 / ADO N° 25602 / ADO N° 72115 / ADO N° 13632

Une pièce noire et sombre. Un bureau gris et cinq chaises. Dans cette pièce sont regroupées deux adolescentes. Elles ont toutes un numéro inscrit sur leur vêtement. La première le n° 25602 et la seconde le n° 13632. L'une des ados tourne en rond comme un animal en cage, l'autre est assise sur une chaise et se prend la tête à deux mains. Elles sont surveillées par une autre ado habillée en noir et blanc et tenant une matraque dans sa main : la Gardienne des deux mondes.

Subitement, apparaissent deux adolescents armés, habillés de tenues noires paramilitaires poussant devant eux deux autres adolescents sales, vêtues de vêtements déchirés et portant un sac en toile noir sur la tête. Les deux adolescents armés retirent les sacs des têtes des deux prisonniers.

ADO N° 35223 : Lâchez-moi !

LE TRAQUEUR (Poussant l'Ado n° 35223 dans la salle) : Restez ici et attendez !

ADO N° 72115 : Où est-ce qu'on est ?

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Vous n'avez pas à le savoir. Faites ce qu'on vous demande et tout ira bien pour vous.

ADO N° 72115 : J'ai droit à un avocat !

LA TRAQUEUSE : T'as surtout le droit de te taire, sale ado !

ADO N° 35223 : Vous êtes des traqueurs ?

LE TRAQUEUR : C'est pas tes oignons, j't'ai dit !

LA TRAQUEUSE : Ferme-la maintenant et va te mettre là-bas avec les autres.

LE TRAQUEUR : Ecoutez-moi bien maintenant, tas de vermines !... Vous savez tous pourquoi vous êtes ici !… Vous savez tous ce qu'on vous reproche !… Alors le premier qui essaye de s'échapper, passera le restant de sa vie à compter ses doigts… s'il lui en reste… Est-ce que je me suis bien fait comprendre !?

TOUS : Oui.

LE TRAQUEUR : Plus fort !

TOUS (plus fort) : Oui !

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Je suis la Gardienne des deux mondes. Dans quelques minutes vous allez rencontrer les convertisseurs. Si vous répondez correctement aux questions qu'on vous pose, si vous faites les bons choix, alors une nouvelle vie s'ouvrira devant vous.

LE TRAQUEUR : Mais si vous persistez dans votre entêtement à rester ados, ce petit séjour parmi nous ressemblera à de sympathiques vacances à côté de ce qui vous attendra.

ADO N° 13632 : Pourquoi vous faites ça ?

LE TRAQUEUR : Pourquoi ?... Mais parce je ne me suis jamais autant marré de ma vie que depuis que je courre après des bandes de crétins comme vous.

ADO N° 25602 : Vous êtes comme nous pourtant.

LA TRAQUEUSE : C'est là que tu te trompes, je n'ai rien à voir avec toi. Moi, j'ai choisi le bon camp et je ne le regrette pas.

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : De toute manière, votre regrettable existence sera bientôt du passé.

LA TRAQUEUSE : Eh oui, vous êtes les derniers. Il n'y a plus que deux ados en cavale dans ce pays et l'étau se resserre sur eux.

LE TRAQUEUR : Demain, quand on parlera de vous, on le fera avec dégout et mépris.

LA TRAQUEUSE : Et on se demandera même comment vous avez pu jamais exister.

LE TRAQUEUR : Profitez bien de vos derniers instants de révolte.

ADO N° 72115 : Bande d'ordures !

LE TRAQUEUR : Qu'est-ce que tu viens de dire !?

LA TRAQUEUSE (retenant le Traqueur) : Laisse-la, j'entends les convertisseurs qui arrivent. J'peux te dire qu'elle fera moins la mariole dans quelques minutes.

LE TRAQUEUR : Amusez-vous bien… Ados !

Les deux traqueurs sortent en ricanant.


Scène 2 : La salle noire

CONVERTISSEUR / CONVERTISSEUSE / LA GARDIENNE DES DEUX MONDES / ADO N° 25602 / ADO N° 35223 / ADO N° 72115 / ADO N° 13632

De l'autre côté de la pièce entrent deux autres ados. Ils sont habillés pour le garçon en costume-cravates gris et pour la fille en tailleur stricte gris aussi. Ils viennent en silence s'asseoir derrière le bureau. La fille ouvre son sac et en sort un ordinateur portable et des dossiers. Elle sort ensuite un micro et le pose face à la troisième chaise.

LE CONVERTISSEUR (amical) : Bonsoir à vous tous.

LA CONVERTISSEUSE (avenante) : Bienvenu dans notre centre de conversion.

LE CONVERTISSEUR : Nous espérons que votre voyage jusqu'à nous s'est déroulé, disons… sans trop de désagréments… En arrivant ici, nous vous avons attribué un numéro. Il se trouve inscrit sur vos tee-shirts. Lorsque nous vous appellerons, vous devrez vous asseoir sur cette chaise.

LA CONVERTISSEUSE : Si vous désirez quelque chose, n'hésitez pas à nous le demander. Nous sommes là pour vous accompagner.

LE CONVERTISSEUR :Comme vous pouvez le constater, il n'y a dans cette pièce que deux portes. Si à la fin de notre conversation nous vous désignons cette porte vous serez libres.

LA CONVERTISSEUSE : Par contre si nous vous indiquons l'autre porte, ce sera la fin pour vous.

LE CONVERTISSEUR : Votre sincérité est notre sécurité à tous.

LA CONVERTISSEUSE : Si vous nous mentez, nous le sauront.

LE CONVERTISSEUR : Si vous nous mentez, nous vous punirons.

LA CONVERTISSEUSE : Ne cherchez plus l'aide de qui que ce soit. A partir de maintenant, vous n'existez plus.

LE CONVERTISSEUR : Vous n'avez plus de famille, plus d'amis, plus de passé… Vous êtes seuls et vous n'êtes plus rien pour personne… Le seul choix qui vous est proposé maintenant concerne dorénavant votre futur immédiat.

LA CONVERTISSEUSE : Vous êtes les derniers de votre genre et nous allons vous détruire.

LE CONVERTISSEUR : Si vous résistez, les traqueurs vous feront faire un voyage d'où l'on ne revient pas.

LA CONVERTISSEUSE : Si vous coopérez, vous repartirez libre de cet endroit.

LE CONVERTISSEUR : Maintenant la balle est dans votre camp.

L'ado n°72115 lève la main. La gardienne des deux mondes l'autorise à parler d'un signe de la tête.

ADO N° 72115 : J'peux aller aux toilettes ?

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Non.

LA CONVERTISSEUSE : Numéro 25602.

L'ado n° 25602 s'approche de la table et s'assoit sur la chaise. Pendant tout l'interrogatoire la convertisseuse se charge de retranscrire les informations sur son ordinateur.

LA CONVERTISSEUSE : Vous avez été arrêté, si je ne m'abuse, près de Calais en compagnie de deux autres personnes de votre espèce… Qu'espériez-vous faire là-bas ?

ADO N° 25602 : Quittez le pays.

LA CONVERTISSEUSE : Pour aller où ?

ADO N° 25602 : N'importe où, loin d'ici.

LE CONVERTISSEUR : Vous n'êtes pas sans ignorer que le décret d'interdiction de l'adolescence est un décret mondial… Nulle part sur cette planète vous ne trouverez un pays pour vous accueillir.

LA CONVERTISSEUSE : C'en est fini pour vous, vous devez l'accepter et faire la paix avec votre conscience.

LE CONVERTISSEUR : Donnez-nous le nom de votre passeur.

ADO N° 25602 : Je ne le connais pas.

LA CONVERTISSEUSE : Vous savez ce que vous avez devant vous ?

ADO N° 25602 : Un micro.

LA CONVERTISSEUSE : Exact ! Et il est relié à un détecteur de mensonges. Or, celui-ci nous indique actuellement que vous mentez.

LE CONVERTISSEUR : Donc, je vais répéter une dernière fois ma question : qui est votre passeur ?

ADO N° 25602 : Mon beau-père.

LE CONVERTISSEUR : Merci.

ADO N° 25602 : Qu'allez-vous faire de lui ?

LE CONVERTISSEUR : Ce que nous faisons à tous les complices d'ados.

ADO N° 25602 : Il est innocent !

LA CONVERTISSEUSE : L'innocence n'existe pas dans un monde d'adultes. Nous sommes tous responsables de nos actes devant la loi… Maintenant, nous allons vous poser l'ultime et dernière question qui décidera de la suite de votre existence : voulez-vous entrer dans le monde des adultes ou préférez-vous retourner en enfance ?

ADO N° 25602 : Votre monde d'adultes est trop débile ! Je préfère retomber en enfance et vous oublier.

LA CONVERTISSEUSE : Comme vous voudrez.

La convertisseuse montre une porte et fait un signe de la tête à la gardienne des deux mondes. Cette dernière avance vers l'ado.

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Suivez-moi.

ADO N° 25602 : Où m'emmenez-vous ?

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Dans un endroit où vous oublierez toutes vos erreurs.

ADO N° 25602 : Ça fera mal ?

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : C'est sans douleur, rassurez-vous.

La Gardienne et l'adolescent 25602 sortent.


Scène 3 : La salle noire

CONVERTISSEUR / CONVERTISSEUSE / LA GARDIENNE DES DEUX MONDES / ADO N° 35223 / ADO N° 72115 / ADO N° 13632

 

LE CONVERTISSEUR : Ado n° 35223.

L'ado n° 35223 se lève et se dirige vers le convertisseur.

LE CONVERTISSEUR : Asseyez-vous.

ADO N° 35223 : Non.

LE CONVERTISSEUR : Asseyez-vous !

La Gardienne revient et retourne à sa place devant la porte.

ADO N° 35223 : Non.

LE CONVERTISSEUR : Très bien.

Le convertisseur fait un signe de tête à la gardienne qui vient se placer derrière l'ado, pose sa main sur un muscle de cou et exerce une pression. L'ado se crispe, fait une grimace et s'assoit.

LE CONVERTISSEUR : Connaissez-vous un certain Morpho ?

ADO N° 35223 : Oui.

LE CONVERTISSEUR : Et Porrima ?

ADO N° 35223 : Je la connais aussi.

LA CONVERTISSEUSE : Que représentent-ils pour vous ?

ADO N° 35223 : Votre pire cauchemar… Ceux que vous n'attraperez jamais.

LA CONVERTISSEUSE : C'est là que vous vous trompez. A l'instant même où je vous parle, Morpho et Porrima sont sur le point d'être arrêté.

ADO N° 35223 : Je ne vous crois pas.

LA CONVERTISSEUSE : Cela nous importe peu.

LE CONVERTISSEUR : Sachez que votre attitude rebelle ne vous mènera nulle part.

ADO N° 35223 : J'm'en fous et je t'emmerde ! T'entend ! Je t'emmerde toi et ta bande de fachos !

Le convertisseur fait un nouveau signe de tête à la gardienne qui pose une fois encore sa main sur un muscle de cou et exerce une pression plus forte. L'ado se crispe, fait une grimace et crie de douleur.

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Je crois que notre jeune ami n'est pas encore prêt pour rentrer dans le droit chemin.

LE CONVERTISSEUR : Il semblerait, oui.

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Peut-être s'agit-il ici d'un problème d'éducation.

LA CONVERTISSEUSE : Nous pouvons pallier à cette carence et lui enseigner les bonnes manières. Qu'en pensez-vous ?

ADO N° 35223 : Vous pouvez faire de moi ce que vous voulez, jamais je ne rejoindrai votre société pourrie !

LA CONVERTISSEUSE : Mais ce n'est pas notre société qui est pourrie, mais votre âme.

LE CONVERTISSEUR : Et nous allons la soigner.

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Nous allons chasser le mal qui est en vous… Suivez-moi… (L'ado ne bouge pas) Ne m'obligez pas à utiliser des moyens de pression que je désapprouve.

L'ado se lève péniblement, suit la Gardienne et au dernier moment s'enfuit vers la sortie. La convertisseuse sort tranquillement son portable et compose un numéro.

LA CONVERTISSEUSE (calmement) : Rattrapez l'ado n° 35223 et emmenez-le là où vous savez.

LE CONVERTISSEUR (Aux deux autres ados) : J'espère que ce qui s'est passé à l'instant vous servira d'exemple. Nous ne pourrons plus accepter de tels écarts de conduite.


Scène 4 : La salle noire

CONVERTISSEUR / CONVERTISSEUSE / LA GARDIENNE DES DEUX MONDES / ADO N° 72115 / ADO N° 13632 / TRAQUEUR / TRAQUEUSE / MORPHO / PORRIMA

La traqueuse entre précipitamment et vient chuchoter quelques mots à l'oreille du convertisseur.

LE CONVERTISSEUR (aux deux autres ados) : Mes amis, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer. Morpho et sa complice ont enfin compris leurs erreurs et viennent à l'instant même de déposer les armes et de se rendre aux autorités.

ADO N° 72115 (se levant brusquement) : C'est impossible !

ADO N° 13632 : Jamais Morpho ne se rendra !

ADO N° 72115 : Porrima préférera mourir plutôt que de renoncer à la lutte !

ADO N° 13632 : Vous n'êtes que des menteurs !

LA CONVERTISSEUSE : Allons, allons, ne perdons pas notre sang froid. Acceptez votre défaite, vous vous sentirez plus légers.

Entrent alors les traqueurs poussant devant eux Morpho et Porrima, les mains menottées dans le dos et les visages cagoulés.

LE TRAQUEUR (ironique) : Les voilà vos héros.

Le convertisseur fait un signe à la Gardienne des deux mondes. Cette dernière prend une chaise et vient la mettre à côté de la première près de la table.

LE CONVERTISSEUR : Asseyez-les ici, que tous ses camarades puissent entendre leurs mystifications.

LA CONVERTISSEUSE : Nous avons enfin le plaisir de rencontrer les si fameux Morpho et Porrima.

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Je les imaginais un peu plus impressionnants.

LE CONVERTISSEUR : On m'a dit que vous vous étiez rendu sans résistance. Pourquoi ne pas avoir lutté jusqu'à votre dernier souffle ?

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Vous auriez pu mourir en héros…

LA CONVERTISSEUSE : Ou mieux encore, en martyrs.

PORRIMA : Notre mission n'est pas encore terminée.

LE CONVERTISSEUR : Arrêtons cette comédie s'il-vous-plait !

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : La fête est finie.

MORPHO : Vous êtes-vous posé la question de savoir pourquoi les adolescents du monde entier sont devenus du jour au lendemain des pestiférés ?

LE CONVERTISSEUR : Parce que vous êtes une génération dégénérée !

LA CONVERTISSEUSE : Parce que vous êtes la honte de votre race !

PORRIMA : C'est ce qu'on a voulu vous faire croire.

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Méfiez-vous de leurs paroles, ce sont des langues de vipères... Ils vont tenter de semer la discorde et le doute dans nos esprits.

LE CONVERTISSEUR : Ne vous en faites pas Gardienne, nos esprits sont suffisamment forts pour supporter cette épreuve.

LA CONVERTISSEUSE : Nous en avons vu d'autres… (à Porrima) Qu'est-ce qui vous fait croire que nous avons tous été manipulés ?

PORRIMA : Je l'ai vu… Ils viendront bientôt venir vous chercher, vous aussi… Et quand notre génération aura disparue de la surface de la planète, ils pourront enfin envahir la Terre.

LE CONVERTISSEUR : Et peut-on savoir qui sont ces « ils » ?

MORPHO : Des êtres venus d'un autre monde.

LA TRAQUEUSE : Tiens donc !

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Alors comme ça, les petits hommes verts vont nous attaquer ? J'espère qu'ils auront de belles soucoupes volantes.

LE TRAQUEUR : Vous ne voyez donc pas qu'ils se fichent de nous ?

LA TRAQUEUSE : Laissez-les nous, on va leur faire passer le gout du mensonge.

LE CONVERTISSEUR : Si j'ai bien tout compris, vous seriez donc les deux seuls à pouvoir nous sauver de l'anéantissement ? Pourquoi cela ?

MORPHO : Parce que j'ai en moi une maladie génétique. Mon corps possède un gène qui produit un virus pouvant tous les exterminer. Tous les aliens qui ont tenté de m'approcher sont morts en quelques secondes. Tant que je serais vivant, ils ne pourront pas envahir la terre.

LE CONVERTISSEUR : Et pourquoi alors êtes-vous encore vivant ? Il existe d'autres moyens pour éliminer une personne.

MORPHO : Grace à Porrima.

PORRIMA : J'ai la faculté de percevoir le futur. Ce qui fait que nous avons la chance d'avoir un temps d'avance sur eux. Et si vous voulez survivre, il vous faudra bientôt changer de camp.

LA CONVERTISSEUSE : Cela m'amuserait de vous entendre me convaincre.

PORRIMA : Allez voir l'écran de votre ordinateur.

LA CONVERTISSEUSE : Et que devrais-je y voir ?

PORRIMA : Votre avenir.

LE CONVERTISSEUR : Rien que ça !

Les convertisseurs se dirigent vers l'ordinateur et regardent l'écran.

MORPHO (à Porrima) : Montre-lui.

Porrima regarde l'ordinateur et subitement l'écran s'anime. Les deux convertisseurs et la Gardienne regardent l'écran.

LE CONVERTISSEUR : Ce n'est pas possible !

LA CONVERTISSEUSE : Les enfoirés !

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Mais comment avons-nous pu nous tromper à ce point ?

LE TRAQUEUR : Qui vous dit que ce ne sont pas des images truquées ?

LA GARDIENNE DES DEUX MONDES : Je nous vois là en train de mourir… Massacrés par ces… choses... Tout ça est bien trop réaliste pour que ce soit truqué… et il y a des détails sur moi qu'ils ne peuvent pas connaitre.

LE CONVERTISSEUR : Relâchez-les, vite !

LE TRAQUEUR : Qu'est-ce que vous dite !?

LE CONVERTISSEUR : Enlevez-leur ces foutus menottes, maintenant !

LE TRAQUEUR : Vous êtes devenu complètement fous !

LA CONVERTISSEUSE (aux autres ados) : Emparez-vous d'eux !

Les traqueurs braquent leur arme vers les convertisseurs et les ados puis au dernier moment la traqueuse pointe son arme sur le cou du traqueur.

LA TRAQUEUSE : Pas la peine, il ne fera plus de mal à une mouche…

La traqueuse assomme le traqueur qui tombe à terre.

LA TRAQUEUSE (au traqueur) : Game over.

La traqueuse retire les menottes à Morpho et Porrima. L'ado n° 72115 prend l'arme du traqueur.

ADO N° 72115 (menaçant la gardienne) : Toi ma vieille, je vais te faire passer un sale moment.

MORPHO (arrêtant l'ado n° 72115) : Ta colère ne nous aidera pas. Nous avons besoin de tout le monde, même de ceux qui se sont trompés.

ADO N° 72115 (menaçant la gardienne) : Il y a encore un quart d'heure, elle n'aurait pas hésité à m'éliminer. Elle doit payer pour ce qu'elle a fait aux autres. (Montrant les convertisseurs) Et eux aussi !

MORPHO : Ce qui nous attend si nous échouons sera pire que ce qu'ils ont pu faire.

PORRIMA (désignant la Gardienne) : Tu auras besoin d'elle.

ADO N° 72115 : Et pourquoi ?

PORRIMA : C'est elle qui te sauvera la vie demain soir.

L'ado n° 72115 baisse son arme.

ADO N° 13632 : Que sont devenu ceux qui étaient avec nous ?

LE CONVERTISSEUR : Nous ne savons pas où ils les emmènent exactement. Mais je crois que certains de vos camarades sont encore ici.

ADO N° 13632 : Allons les libérer… Et les adultes, qu'est-ce qu'ils font dans cette affaire ?

MORPHO : La plupart sont des clones aliens à l'apparence humaine. Les autres se cachent ou collaborent. Nous ne pourrons rien attendre d'eux… Il nous faudra aussi trouver un laboratoire pour pouvoir synthétiser mon gène, le dupliquer et le transformer en arme chimique.

ADO N° 13632 : Je pense pouvoir vous trouver ça. Mes parents étaient biochimistes avant et ils avaient leur propre labo à la maison. Normalement, il devrait encore s'y trouver.

MORPHO (À Porrima) : Qu'en penses-tu ?

PORRIMA : C'est ce qui doit être fait.

MORPHO : Ecoutez-moi, nous sommes sans doute les derniers ados encore en vie sur Terre et nous allons devoir nous battre pour la survie de notre espèce… Notre révolution est en marche et plus personne ne nous arrêtera… Allons renvoyer ces aliens chez eux une bonne fois pour toute. Et seulement après, nous pourrons retrouver le cours normal de notre vie.

PORRIMA : Attention, ils sont déjà au courant. Leurs clones seront là dans quelques minutes.

LA TRAQUEUSE : Suivez-moi, la réserve d'armes est au sous-sol.

MORPHO : Allons-y alors.

Tout le monde sort. Noir.

FIN

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