Géométrie imparfaite de mes vulgaires canaux.

L'Homme, ensemble d'humains, n'a plus d'humain que le nom.

Je suis déshumanisé, nous le sommes tous, nous qui vidons la terre de son or pour mieux chier dans l'immaculé! Nous ne mangeons plus, nous avalons, et pourquoi ne pas avaler? Puisque c'est si bon, puisque c'est en quantité, et dieu sait si la quantité prime sur la qualité, le dieu de l'or, le dieu de l'épée. Le dieu des hommes lui, est mort, ou inventé, ça, seul dieu le sait!

On est si cons, on est si laids, tous frustrés que l'on est d'être si beaux, mais pas assez. Alors on gueule des sérénades d'incohérences, alors on cherche notre particularité, et, quand on croit l'avoir trouvé, quand on croit notre exotisme à portée de phalange, comme la main divine sur la fresque de Michel, Michel l'artiste, pas l'archange, on se rend compte que notre subversité est aussi conforme qu'un jumeau dans la portée.

L'Homme n'est pas ce que l'on croit, il descend d'un chien, qui, las d'être chien, a calqué sur le singe la gestuelle, pas les méninges. Troupeau Meuglant de sales cabots que l'on est, les dominants souhaitent dominer et les autres attendent qu'on leur donne, mais on ne leur donne pas, alors ils aboyent, en choeur, sur leurs geôliers , et se contentent des os qu'on leur jette à ronger. Ils ne mordent pas, non, ils ne mordent plus. Autrefois ils mordaient, mais des lustres ont passé et depuis, les os ternes se sont mis à clignoter, de rouge, de vert, de la myriade de couleurs de la flaque d'huile.

La chasse c'est fini, maintenant on donne son cul, pour pouvoir, confortablement, le poser dans le cuir indécemment coûteux d'une vache démente et shootée qui n'a connu de la prairie que l'odeur de la merde. Le confort, nous l'avons tellement cherché, qu'on ne sait plus ce que c'est. Engloutir des montagnes de déchets pour chier des montagnes de merde, reconditionner la merde pour mieux la ravaler, toujours, toujours plus, et aimer ça, ne vivre que pour ça, pour ces peintures grossières, animées par de non moins grossiers personnages, pitres mais idoles, dominants parmi les dominés. Vivre pour ces charettes chromées qui sentent l'hopital, pour ces grandes baignoires bleues et aseptisées, dans lesquelles nous aimons barboter, tels des hippopotames, la dignité en moins. Vivre pour une plus grande cabane, si grande qu'on en habitera qu'une pièce, si grande qu'on se chiera bientôt dessus avant d'atteindre les chiottes. Et des peaux et autres peaux qui encombrent nos tiroirs, des peaux "de marque", marquées de vent, d'une "patte", quelle "pate"? Pour ceux qui ont encore la décence d'avoir des pattes, ce type de "patte" est inexistant.

Du vent, du vent, comme celui qu'on ne connaît plus, comme celui qu'on ne veut plus connaître, on cherche une planète sans pluie, sans vent, sans gris, sans dents, une planète vieille et imptente, qui ne nous dicterai plus rien, une planète de sable et d'eau turquoise, sans sélamorphe pour nous croquer, au sens propre, sélamorphe, au sens propre, parcequ'on aime à offrir des tranches de notre cul aux omnidés à dents de requin.

Et ces femelles qu'ils voudraient toutes putes, la croupe en l'air, prête à se faire fourrer, fourrer, fourrer, fourrer, fourrés de connerie ouais! Et ces mâles qu'elle voudraient tous femelles, pour bien pomper leur sang, pour bien se sentir mâle, et puis fourrer, fourrer, fourrer, FOURRER! Et ces traditions qui veulent que le mâle soit mâle et la femelle, femelle, ces traditions aussi vieilles qu'une dent de sagesse à 30 ans, si vieilles de relativité. La loi des anciens, les textes sacrés, le code, la limite à ne pas franchir, jusqu'à ce qu'on la franchisse, pour le bien de tous, pour la morale, pour dieu, pour la démocratie, pour des mots aussi légers que l'air mais si lourds de morts.

Les jeunes pissent sur les vieux et se feront pisser dessus à leur tour, et c'est l'éternelle douche dorée... Mais ils pissent à côté, sur le carrelage, pas sur le temple d'ivoire, c'est bien naturel, quand on tringle trop, on ne pisse pas droit!