Gloria litterarum !

Gloria litterarum !


J'aime ces mots qui me dévorent
Comme un monstre de l'intérieur !
Ce déferlement soudain de sentiments
Qui jamais ne glace ni souffre l'indifférence !

Ô littérature, je veux un nom qui me touche :
Quitte à en périr, quitte à en rire,
Je veux t'entendre résonner dans ma bouche
Comme taillé sur mon corps jusqu'à en lire !
Des cicatrices ! Des caresses !
Tout ! Oui tout, du moment que ça me blesse !

Il faut des mots cruels à en vomir
Qui me rappellent quelque souvenir,
Il faut des mots vivants à observer
Qui se jouent en moi, acteur étonné !

Ô littérature, jamais je ne te voudrais sainte-nitouche !
Déplore ! Déflore ! Dévore !
Je te veux belle sans ornements ;
Oublie donc tes parures en toc et tes peurs tirées du froc :
Cause ! Pose ! Ose !
Laisse ta plume vierge écrire avec ton sang !

Littérature, c'est toi que je veux !
Une maîtresse meilleure que l'imposture :
Aux pages ballotantes et aux couvertures fripées
Tu proposes des tourbillons qui toujours durent !

Littérature ! J'aime tes mots qui foudroient
Comme sous la flûte d'un son délicat...
J'entends ton souffle multitude et je veux vivre !
Mon être résonne de tes mots à suivre,
A en pleurer, à en souffrir,
A en rêver, à en pâlir,
A donner, à goûter,
A détester,
A jouir !

Le 4 décembre © 2009 by LABROSSE Yannick