Alors il fallu reconnaître les esquisses invraisemblables, partager les liens sacrés d'un mariage maquillé. J'ai couru les chemins foisonnants, j'ai pleuré les instants magnifiques, ceux-là même que tu imposais à d'autres pensées uniformes. Je n'ai voulu de toi que le hasard bienheureux de notre rencontre, quand je cherchais, seul, les valeurs d'un autre dieu, cerné par les douceurs malléables d'une femelle agonisante et éplorée. Tu m'as suivi sur les revers maladroits de mes doutes, tu m'as accompagné quand je priais pour que cette folie soit la réponse à trop de ces idées pitoyables. Je n'aurais alors que le choix de trop de larmes, je serais celui qui te guette, perdu dans les frissons désolés d'un sentiment glacé, emmuré dans les craintes millénaires que tu imposes aux gracieux démons qui te poursuivent. N'attends pas de moi plus que cette présence démodée, tu as su faire de moi le triste valet de tes cérémonies enchantées et j'ai reçu la punition méritée, l'indécence d'un vœux primordial, d'un désir malléable et soumit. Car il n'est d'autres lieux, d'autres moments que ceux que je dépose à tes pieds depuis le premier jour d'une vie désordonnée. Cette même vie qui, pourtant, n'avait de vrai que ces mots, tracés sur ma peau, à l'encre de mes veines. A toi, déesse lunatique, je cries les vraies valeurs de mon âme, je dénonce la froideur des nombres inexistants, des liens douloureux, chassés de notre terre. Me croiras-tu capable de n'être que celui-là, ton amant déguisé ? Me donneras-tu la force de me réjouir des nuits indélicates ? Ces nuits-là, qui cachent au fond de leurs abysses les moments donnés à notre folie, à nos sirènes assassines qui, de leur chant tapageur, venaient assouvir nos pulsions. Je n'ai pu que t'aimer, je n'ai pu que t'adorer et dans les pleurs inutiles de ma peine, j'ai trempé les choix putréfiés de mon passé trop présent. Me voilà, de nouveau, au seuil de ces murailles protectrices, au vent tiède et rieur de nos caresses ancestrales, car il n'est d'amour possible que celui qui demeure au creux de toi. Je me penche vers les ténèbres et je souris de t'avoir tant désirée. Toi, ma maîtresse impatiente, ma sylphide unanime, ma douce prière immortelle, reviens-moi et conduis-nous au travers des frontières d'un autre temps. J'ai de toi les images les plus vraies, quand tu caches aux autres la puérile attention de leurs digressions, cette attente d'une vérité qu'ils ne savent que cacher. Aussi je n'aurais qu'un mot, puisse-t-il être le dernier, et je serai celui qui n'a de sens que dans l'expression cinglante d'un sentiment amoureux puisque tu m'as accordé le droit absolu d'un échange. A d'autres princesses, je crache mon jugement, la fin prestigieuse d'un discours accompli, à toi je donne le tout, défini, d'une histoire bouleversée par l'aveu maudit, l'effondrement reconnu de nos barricades incertaines. Je ne serai qu'à toi, flirtant avec les crises apocalyptiques d'une obsession malsaine.
C'est un texte tout simplement sublime !
· Il y a environ 11 ans ·Toutes les valeurs se sont perdues depuis leur putain de nouvelle version aussi froide qu'un mur de clinique.
Hiihi au moins c'est dit !
Sonia Lescobert