Guerres
aile68
On s'inventait des souvenirs, des amours. Le temps sur terre n'était pas un long fleuve tranquille mais les horloges restaient toujours muettes face aux événements honteux d'une histoire qui criait ses doutes, ses maux et ses hommes soumis à des règles drastiques au nom de lois inflexibles. Je vous parle d'un temps indéfini, je vous parle par intuition, l'instinct intact de toute souillure. On avançait au fur et à mesure des tranchées que nous creusions dans les âges de la vie, j'ai un peu perdu la mémoire de ce temps-là. Des lettres nous parvenaient toujours plus lointaines, toujours plus incertaines quand à leur réception, au front, on compte les jours malgré les bombes et les assauts. Des hommes se découvrent poètes, écrivent sur des bouts d'enveloppe leurs douleurs et leur souffrance. Jamais aucun canon ne s'attendrira sous le couvre-feu de Noël plein d'espoir fatigué, il attendra toujours implacable, comme un chien de garde dressé pour tuer. Les guerres sont irrésolument marquées par la boue de l'ignominie et du sang qui gicle sur l'uniforme du compagnon de la misère des hommes jusqu'à la dernière bataille. On s'inventait des souvenirs et des amours en attendant cette dernière bataille qui ne venait jamais et dont l'attente consumait notre esprit et nous vidait la tête sous la pluie des balles perdues, chaudes d'une haine qu'on n'a pas toujours voulue, mais que les circonstances tiraient de nos êtres torturés, comme une dent qu'on arrache sans anesthésie.
A bas les guerres conçues par quelques hommes ivres de pouvoir !
· Il y a environ 7 ans ·Louve
Oui, par quelques hommes seulement et ce sont des millions qui meurent! C'est hallucinant, révoltant!
· Il y a environ 7 ans ·aile68