Gulliver au XXIème.

Christophe Hulé

Les pieds dans l'azur

Le nez au vent 

Un doigt sur la couture

De l'horizon

Rafraîchi par les embruns

Adossé aux falaises

Il souffle gentiment

Sur les bateaux minuscules

Pour chahuter les plaisanciers

Homard à la mer

Champagne renversé

Les plaisanciers se plaignent

A chacun ses soucis

Les donzelles allongées

Se plaignent aussi

N'ayant plus de soleil

Et les châteaux de sable

Sont pulvérisés

Au moindre soupir ou éternuement

Monsieur le maire

Le préfet

Le Président

L'installer dans les terres

Serait pire encore

Que va-t'on en faire

S'il brise nos ennemis

Du plat de la main

Ou d'une pichenette

Ce sera la faillite

De nos usines d'armement

Le Grand Horloger

A perdu les pédales

Bonne mesure en tout

Et l'épilogue

Aussi triste soit-il

Vous est familier hélas

Les trop grands

Ne seront jamais

Assez grands pour plaire

Les petits veulent rester entre eux

Car on les a créés ainsi

Que les Dieux rappellent

Leurs créations humiliantes

Et nous foutent la paix

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