Gulliver...et moi...

dark

Mireille ouvre la porte. Elle porte un déshabillé mauve, entrouvert, qui laisse voir deux seins petits mais dont les tétons érigés, couleur framboise, pointent vers moi. Nous nous roulons un patin, et tandis que je me laisse dévorer la bouche, de l’index de ma main droite,   je l'introduis dans ses lèvres glissantes, palpe la petite caverne mielleuse.

Mireille pousse des petits glapissements.

─ Viens, dit-elle !

Je la suis dans le couloir en passant machinalement l’index sous mon nez, tout va bien de ce côté-là, Mireille est une femme scrupuleuse qui va voir son gynécologue tous les deux mois au moins (je me demande même s’il n’y a pas quelque chose de louche, quelque plaisirs  supplémentaire non avoués). Le grand lit de la chambre conjugale est encore défait. Je fronce les sourcils. Mireille s’est déjà allongée sur les draps roses.

─ Qu’y a-t-il, mon cœur ? interroge-t-elle.

─ Ecoute… J’aimerais que tu mettes le couvre-lit, si cela ne t’ennuie pas. C’est gênant de faire l’amour dans un lit encore chaud. Je sens encore la présence de ton mari.

─ Comme tu veux, mon cher cœur.

Après avoir retapé le lit, mit un couvre-lit, enlève son déshabillé et s’allonge.

─ Viens, dit-elle en me tendant les bras, viens mon chéri.

Je me laisse renverser, rouler, gratter le dos, mordiller les oreilles. Elle passe une petite langue sur mon Gulliver endormi. (J’appelle mon pénis Gulliver, car parfois il est petit, ou il devient géant et puis c'est mon plus cher ami).

─ Regardez la jolie petite guitounette, s’écrie-t-elle, en chatonnant, la galouchette, la guedille gentille, ma poupée jolie, ma goélette…

Elle enfourne la tendre chose et commence un subtil mouvement de va-et-vient. Mon Gulliver s’éveille d’un coup, ravi.

─ Ah mais, regardez la gueuse, la girouette qui tourne la tête…Oh, mais c’est maintenant un vrai gaillard, un glouton goulu, un glanduleux glisseur.

─ Mmmmm, fais-je, car je commence à m’émouvoir.

─ Ah ! Baise-moi, baise-moi vite ! s’écrie Mireille, sautant soudain à quatre pattes et me présentant son rose postérieur.

─ Enfin ! s’exclame Gulliver, piquant la tête la première dans la forêt blonde.

─ Oh oui ! Oh oui ! Fort, encore ! Supplie- t-elle.

Debout contre le lit, agrippé aux poignées d’amour, je me laisse porter par la cavalcade.

─ Oui, oui, oui, oui, Aaaaaahhhh ! s’écrie Mireille, qui a perdu tout accent de femme du monde.

─ Mmmm ?

─ Oh oui, oh oui ! Baise moi fort…encore ! Profond !

─ Han ! Han ! Ahanais-je.

─ Oui, oui, cogne, pénètre-moi, enfonce-toi, plus loin, encore…

─ Hon, hon, grognais-je.

─ Oh… Je vais jouir, je vais jouir, je vais jouir, je vais…

─ Vas-y, vas-y, soufflais-je, les mâchoires serrées, l’œil fixe.

─ Je vais, je vais…Ah ! Je jouis, je jouis, oh comme je jouis !...

Ce n’est pas du bluff. Mireille est de ces femmes qui prennent  un pied démesuré, un pied total, dévastateur.

Elle s’effondre, démantibulée, morte. Elle est affalée sur le lit comme un grand arbre d’Afrique qu’on vient d’abattre. Nous reprenons notre souffle, s’envolant un moment dans un monde contemplatif.

Gulliver, dans son coin me regarde, moi son maitre.

Quelques minutes plus tard, nous nous ressautons dessus, en position missionnaire cette fois-ci. « Mon chéri, mon chéri » balbutiât-elle, les mains appuyées sur ses reins. Elle lève ses longues jambes, pour que je la pénètre mieux. A ce moment, le téléphone sonne.

─ Ah non… fait-elle avec accablement.  Pas maintenant !

─ Ne répond pas, dis-je, continuant à la besogner.

─ C’est peut-être l’école… J’ai toujours peur qu’il arrive quelque chose aux enfants…

─ Ne t’inquiète donc pas, soufflais-je.

Gulliver, vibrant et distendu, se gonflait encore, érubescent, au bord de l’apoplexie.

La sonnerie insiste. Elle décroche, toujours accouplée à moi, et Gulliver qui refusais de se séparer d’elle.

─ C’est toi ? S’exclame-t-elle.

« C’est mon mari », chuchote-t-elle en masquant le téléphone.

─ Dis-lui, qu’il nous dérange, je lui souffle.

Et je continue mon va et vient.

─ Oui…Oui… Je comprends, dit-elle.

L’index devant la bouche, elle me sourit avec une mimique entendue. Elle rebouche le téléphone à nouveau.

« Il dit qu’il m’aime, qu’il a envie de me faire l’amour… » Chuchote-t-elle, complice.

 Piqué comme un cheval par une mouche d’été, je me mis à donner des coups de reins vigoureux et silencieux.

─ Mmm…Mmmm… Oui, mon chéri… Je comprends.

Soudain, je saisis le combiné avec un clin d’œil de complicité pour mon amante : « ne t’inquiète pas, je ne te trahirai pas. » Toujours enfoncé en elle, Gulliver aux anges, j’écoutais la voix nasillarde du mari, travailleur, bon père, informaticien plein d’avenir et par-dessus le marché amoureux de sa femme ─ un mari idéal ─ qui explique la difficulté d’être si loin de son petit écureuil adoré…

─ Tu m’entends ? demande la voix maritale.

─ Mmmm, je lui réponds, d’un son de nez augmenté d’une octave.

C’est Mireille, maintenant, qui bouge son ventre avec un rire silencieux et diabolique, m’entrainant dans un mouvement de houle.

─…tu comprends, poursuivais le mari, j’ai tout le temps envie de toi, je ne peux rien y faire… Dès que je pense à tes jambes, si longues, si blondes…Je suis tout ému…Tout troublé…Tu vois  ce que je veux dire ?... Tu m’entends ?

─ Mmm…Mmm, je fais.

─ Et mon petit plumeau chéri, ta petite chatoune, si douce, si     acceuillante…Oh que j’ai envie de rentrer à la maison…Et toi, tu as envie ? dis-moi, tu as envie ?

─ Mmm…Mmmm, acquiesçais-je.

─ Ah ! Je suis tout retourné…Je la vois, ta petite fourrure, comme si j’étais là, tout près de toi…Ah, je te vois !

Je fais un clin d’œil à Mireille qui, plantée sur moi, se donnait du plaisir avec ferveur.

─ …Si tu me voyais…J’ai une pile de dossiers sur mon bureau, haute comme ça, dossiers passionnants d’ailleurs, notre nouvelle filiale, tu sais ?

─ Mmm, fais-je, entrainé par ce ventre  qui me happe, se creuse, se bombe, se creuse à nouveau, m’aspire.

Gulliver, irradié est à la fête.

─ …Eh bien ! Figure  toi que je les oublie, mes dossiers. Je pense à toi, tellement fort ! Tu es si proche… Je pense à tes bras, tes cheveux…Et puis à ta bouche, à ta langue… à…à…Mireille, mon amour ma petite femme adorée, je t’aime, je t’aime !

─ Mmm…Mmmm, je ne savais que dire cela !

─ Mais dis-moi quelque chose ! Implorais la voix.

Je tendis le récepteur vers mon amante.

─ Oui, je comprends, je comprends, dit-elle à bout de souffle.

─ Enfin, tu me parles,  je te disais, tout à l’heure, les dossiers pour notre nouvelle filiale, et bien c’est pour une société de détective, spécialisé dans la filature de couples infidèles, je dois mettre en place un logiciel, qui enregistre les vidéo, les conversations téléphoniques,  etc… Heureusement que ce n’est pas notre cas, hein chérie ?

Mais Chérie, dans un long gémissement, hurla, « je vais jouir, je vais jouir, je vais… »

─ Oh, chérie ! je t’aime tant ! Ce sont mes mots qui t’ont mise dans cet état ? Ah ! Comme je voudrais être dans tes bras, dis-moi que tu m’aime…

Mais le plaisir nous submergea, et roulant sur le côté, le souffle court, trempés de sueur, ivres de jouissances répétées, nous pouffâmes en entendant :

─ Mais dis-moi quelque chose ! Ma petite chatte, dis que c'est moi qui te fais jouir...

 

 

 Extrait du livre: Florian ou le savoir jouir par Antoine S.

 



 

 

 

 

 

 

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