Hémisphères

Jean Claude Blanc

pour ceux qui vivent cloitrés un brin de fraicheur à la fenêtre; jusqu'ici on connaissait pas notre chance de respirer l'air pur, gratos pour tout le monde; leçon à retenir grâce à ce petit virus

                         Hémisphères

 

Les deux parties du monde, s'opposent et se complètent

Le médian Equateur, se la joue les arbitres

Au nord les utopiques, au sud les tropiques

On n'a jamais le temps, d'en faire la découverte

 

D'un côté c'est l'été, de l'autre c'est l'hiver

On inverse les tendances, juste pour satisfaire

Les Hommes, rassasier, de volupté pas chère

Est sacrément bien fait, notre bel univers

 

C'est comme sur un damier, s'alternent les couleurs

A différence près, que tourne le sablier

Solstice en pénitence, solstice ensoleillé

C'est à chacun son tour, d'en échanger l'humeur

 

Une moitié satisfaite, une moitié de misère

L'humaine condition, par contre, elle est sévère

Depuis la pomme d'Adam, qu'est croquée à demi

Les uns sont dépouillés, les autres sont vernis

 

C'est comme un balancier, qui danse la St Guy

Un jour au sommet, lendemain dans la mouise

Sauf que le levier, il est parfois rouillé

Elle tarde à s'élever la côte des opprimés

 

Ne pète pas bien loin, la philo au rabais

De faire du rase motte, bien sûr que ça me plait

Je savoure les symboles, ce sont des messagers

Qui m'envoient dans la gueule, mes quatre vérités

 

Du haut de ma superbe, j'observe l'horizon

Chère Anne, ma sœur Anne, rien de neuf au balcon

Du monde qui merdoie, des nuages qui foudroient

Je trimballe ma croix, j'ai la poisse, je crois

 

Voudrais crier au monde, toute sa déraison

En courant la campagne, recueillir les échos

Changer cours de l'histoire, ce n'est pas de sitôt

C'est à moi que je sers, toutes ces péroraisons

 

Mon humour se fend, de riantes estocades

Tempéré mon climat, j'ai quand même mes orages

Je suis souvent tenté, de plier mon bagage

Pour rivages apaisés, sans soucis, sans outrages

 

Mais on m'a planté là, lentement j'ai germé

Entouré et choyé, un peu trop à mon gré                                                     

Etant curieux de tout, des moindres battements d'ailes

Je ne puis me sevrer, du giron maternel

Faire se réconcilier, le bon et le mauvais

Arriver à marier le bon grain et l'ivraie

Les races mélanger, d'une même voix parler

Pas mal mon programme, mais trop prématuré

 

Je me dis les cours d'eaux, un jour gagnent la mer

N'y a que les montagnes qui jamais se rencontrent

Tout chemin mène à Rome, et même en fin de compte

Notre sang est gravé, de signes identitaires

 

Mais l'Homme ce vantard, a l'esprit bien grégaire

Il attend tout des autres, de la nature prospère

Il dort sur ses lauriers, il attend, il espère

Mais rien n'arrivera, s'il campe sur son derrière

 

Notre globe tourmenté, de volutes de fumée

Une boule de neige, perdue dans l'univers

Si on fait trop joujou, avec le nucléaire

Tous les homo-sapiens, seront euthanasiés

 

Mais comment échapper, aux conquêtes funestes

La plupart d'entre nous, ne sont que des témoins

A nos fiévreux savants, confisquer les manettes

Se révolter enfin, se prendre par la main

 

Notre planète bleue, rayonne dans l'espace

Quand on prend la distance, on se dit quelle grâce

Le mélange des genres, souvent, ça nous agace

Mais tout bien médité, on savoure l'ouvrage

 

Faut se réconcilier avec l'inconciliable

Avec les déprimés, tenter des avancées

Voilà ça me reprend, romantique tenace

Pour mériter sa chance, suffit de s'indigner

 

Un fil imaginaire, sépare les hémisphères

Osons les estomper, toutes nos différences

Une seule fraternité, par-delà les souffrances

Unique communauté, dignitaire de la Terre

 

Quand vient l'obscurité, je scrute l'horizon

Le soleil a gagné les autres continents

Il brille pour tout le monde, partage ses rayons

Quand je vais m'endormir, se lève pour d'autres gens

 

J'ai envolé mes yeux, dans l'espace éternel

Du haut de mon avion, je me noie dans le ciel

Penché à mon hublot, j'admire ma citadelle

Elle parait si gracile, notre planète fidèle

 

JC Blanc                         avril 2020

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