Hibernation
Julien Darowski
Je n'attends que l'hiver et son soleil givrant
Pour prendre le chemin des pôles enivrants.
L'éternité s'achève en odyssée lyrique :
Sommeil au paradis des jours cryogéniques.
J'arracherai bientôt ma triste camisole
Et mes membres plongés à ce bain d'éthanol.
Je quitterai ma cuve aux parois de métal,
Me diluant flocon, me fracturant cristal.
J'irai me réchauffer dans les glaciers d'Islande,
Pourvu qu'ils ne soient pas que chimères, légendes.
Il paraît qu'en leurs seins, auréolés d'azur,
Voûtes irriguées par des millions de nervures,
Perle comme poignard à la pointe d'acier,
Une sève glacée aux gouttes pétrifiées.
Leurs cavités seraient couvertes d'alvéoles
Poreuses, ramifiées et remplissant le sol.
Je deviendrai l'abeille ouvrière des lieux,
Y enduisant les murs de miel mystérieux,
D'un bleu céruléen aux reflets indigos.
Étincelants saphirs et cailloux sidéraux,
Vous fondez dans mes mains comme un glaçon mourant !
Oh laissez-moi dormir, laissez-moi, délirant,
Flotter dans le chaos du ciel qui se brise
Et boire toute l'eau salée de la banquise !
Ces neiges condensées sur des lits de verglas ;
Les hommes de ma sorte en sonnèrent le glas,
Sacrifiant la blancheur des grottes translucides
Aux fumées, aux vapeurs de l'azote liquide.
Dans la cave, inondée, le caisson a des trous
D'où s'écoulent en pleurs nos souvenirs dissous ;
Pendent paralysés, au plafond qui s'effrite,
Bleutés et scintillants, d'insensés stalactites.
un texte froid, mais qui n'attend que d' être brûler ... Magnifique !!!
· Il y a plus de 7 ans ·insane
Merci de plonger dans mes anciens écrits. La glace brûle parfois plus encore que le feu...
· Il y a plus de 7 ans ·Julien Darowski