Hijos de la Luna

stockholmsyndrom

Les yeux rivés sur la pendule

Je dors, je dors

Je vois d'horribles tentacules

Au corps, a corps

Les pulsions bavent sous la brume

Encore, encore

Avant qu'au jour saigne la Lune

A mort, a mort

Je vois des bouches en distorsion

Mimant les émotions

Je vois des gens

Je vois des pions

Je vois des fissures au plafond

Je vois des visages sans noms

Des corps a l'unisson

Je sens l'odeur de la douleur sur les couleurs des bas nylons

J'vois des Renoir dans les regards

Des larmes de sang coulent sur les fard

J'vois des mirages sur les pommettes

Des traits tirés pour les commettes

Ya toutes ces formes dénuées de fond

Que l'on touche a taton

Et les épices de la sueur qui montent au nez des moribonds

Ils sont si beaux

Si dégueulasses

Des piles flasques

Des fasses lasses

Ils sont défaits et ils se lient

Ils tranchent la nuit

Pour quelques frasques

L'odeur amère des chrysanthèmes

Point mort et violence blême

aux souvenirs qui transpirent a même la fumée de la haine

Ils se déchirent

Ils se déchaînent

Ils se délivrent

Ils se démènent

Ils sont ivres

Tellement ivres

Ils se livrent dans l'arène

Ils se débattent dans le pollen

Se cristallisent les veines

Une traînée, dernière bouffée, et je prend part au requiem

Ya plus de sons, plus qu'des frissons, des flash dans les billes rétinienne et des nuages d'euphorie dans les couloirs d'ma boite crânienne

Des trous noirs, des monts perdus

Et des vaisseaux spacials

Des membres distendus qui m'entraînent dans la spirale

Dieu qu'ils sont beaux tous ces cœurs mouates

Qui s'épongent dans les étoiles

Tous ces anges déchus qui chuchotent sur le dédale

Allongés sur les pétales

Sous la pluie des réverbères

Pétés comme des roseaux qui tiennent tete a la lumière

Les yeux vidés, le front qui fume

On rêve, on rêve

De poser sur ces trêves brunes

Nos lèvres, nos lèvres

Que les premiers rayons rallument

On crève, on crève

De voir encore saigner la Lune.


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