Hommage à ceux.
Oscar Arensberg
Je chante encore les invisibles quand ma passion est mise à nue. Je chante encore les invincibles au détour d'une lumière perdue.
Que l'homme soit en toi ou que tu sois en l'homme, l'image est la même. Il faut se faire pardonner par celui qui est déjà mort. Et quoi de mieux pour cela que de le faire revivre ? Les tripes à ressortir pour les montrer au peuple assis, au peuple à tes pieds. Qu'ils sont beaux, ces gamins ébahis, dans l'ombre de ton art. Et ta fierté à les voir si beaux. C'est peut-être grâce à toi ou à tes autres toi. Mais après tout, ici, vous n'êtes qu'un. Vous êtes tous des morts : de ces pantins sans fil qui se contrôlent eux-mêmes. Tu veux rire et puis sourire et puis pleurer d'un coup. Offre de tes organes. Les boyaux en bandoulière, les poumons au bord des lèvres, le cœur dans les mains des enfants. C'est trop tard pour arrêter comme c'est trop tôt pour un dernier souffle : c'est l'heure de vivre. J'offre à mes bras ce frisson trop connu d'un souvenir nouveau. Tu es grand en moi, caractère insensé de quelque instant seulement. Je me recroqueville pour te laisser passer : prends la place qu'il te faut. Tu es le maître du moment ; tu es le dieu fou du lieu. C'est pour toi que nous sommes là. Comme de nouvelles obsèques mieux réussies que les précédentes. Je t'offre le repos éternel : tu vivras éternellement en moi désormais. Quand je parlerai de toi, ce sera comme d'un ami trop vite parti, d'un homme disparu mais toujours joliment en vie sous ma peau. Je t'offre avec grâce mon moi comme logis. A l'intérieur, d'autres déjà-morts t'attendent, impatients de découvrir leur nouveau camarade, un autre compagnon. Vous marcherez ensemble au rythme de mes pas : nous marcherons ensemble. Viens, approche, n'aie pas peur. Viens, je suis toi et tu es moi et nous sommes un et nous sommes aussi les autres ; ces autres qui sont nous. Prends ma main. On se donne au public quand le rideau retombe. Tu as vécu pour moi, merci.
C'était une belle représentation.
L'éphémère de l'amour et du théâtre concentrés dans une belle poésie lyrique. Je suis persuadé que ce sont des textes qu'il faut entendre !
· Il y a plus de 10 ans ·Pierre Magne Comandu
C'est plausible, mais je crains que ma voix ne s'y prêtre pas. ce qu'il me faudrait, c'est un Dussolier de poche, par exemple ! Merci du commentaire, en tous les cas, et mes excuses pour n'avoir pas répondu plus tôt.
· Il y a environ 10 ans ·Oscar Arensberg