Hosto, la suite, n° à rebours : 498

Hervé Lénervé

Contrairement aux idées déçues, le pilote a suscité un succès clairement inattendu. Je suis donc contraint de me farcir les 498 épisodes restants.

Les personnages étant nombreux comme multiples, un bref rappel de chacun s'impose.

Résumé de l'épisode précédent

Julie, la jolie interne, n'est pas de la famille de Julie Lescaut. Elle est née de la famille Escabeau par son père et Escargot par mégarde de sa mère.

Le patron du service Julien aime Julie et sa femme également. Elle a le droit, si elle le veut, mais ce serait plus logique qu'elle soit aimée de son mari.

Groscon n'est aimé de personne et il faut bien reconnaitre le mérite à personne de l'aimer, le Groscon !

Sandy kilos de poitrine, n'a pas encore trouvé l'âme-seule, vu ses mensurations, elle est obligée d'en prendre plusieurs. Mais elle est, quand même, contente, car elle a trouvé un sous tif à sa taille, en bricolant deux citrouilles en carrosserie.

La jolie Julie n'aime personne, car elle est si belle qu'elle n'aime qu'elle.

Bertrand c'est brossé les dents pour masquer un peu son halitose.

Rappel du déroulement de l'action.

Julien a tué sa jeune patiente, mais il ne l'a pas fait exprès.

Julie n'a pas tué son vieux patient, mais elle ne l'a pas fait exprès.

Deuxième épisode :

La nuit avait été calme, pleine des plaintes habituelles des souffreteux qui souffraient en gémissant leur sang pour s'y baigner comme dans le cliché, pleine des hurlements des grabataires perdus dans leurs errances de terreurs nocturnes, pleine des sabots qui cognent sur le carrelage, des bassins que l'on vide, des monitorings qui tintinnabulent et clignotent en guirlandes tintinnabulantes.

Le matin, on compte les lits libérés par la nuit. Oui, à l'hosto, c'est la nuit que l'on meurt, le jour, on se fait chier.

Le patron demande :

-         Combien, Groscon ?

-         Petite pêche, que trois !

-         C'est déjà ça ! On va pouvoir ramener les deux brancards garés sur le parking.

-         Inutile ! Il a gelé cette nuit, on peut les descendre directement au frigo.

-         Très bien, on pourra ainsi s'avancer dans la décoration de la salle de bal pour Noël. J'ai réservé Julie comme cavalière servante. Toi, tu n'auras qu'à prendre le porte-manteau, comme l'année dernière, Groscon !

-         Ok ! Mais je lui mettrai une robe civile cette fois, j'en ai marre des infirmières.

-         L'esprit d'équipe, pense à l'esprit de corps, Groscon, c'est important pour notre vie communautaire.

-         On n'est pas au couvent ! Remarque, j'aurais bien aimé un porte-manteau en none pour changer.

Allez justement, changement de décors, car on s'emmerde avec le Groscon.

Julie entre dans la pièce et la lumière s'allume, c'est toujours ainsi, quand elle entre quelque part, les ténèbres retournent à leurs ennuis dans leurs nuits. Les conversations s'arrêtent, les respirations deviennent langoureuses, les cœurs en arythmie en perdent les heures et le temps suspend son vol à la tire. « Dis, Hervé, tu n'en ferais pas un peu trop, là ? (Voix souterraine, mais souveraine,  de ma conscience). Non, il faut ce qu'il faut pour que les paralytiques marchent sur l'eau. »

Sa seule fantaisie, un fichus bleu dans ses cheveux soyeux, mes aïeux ! Autrement, tenue réglementaire, blouse taillée sur mesures, les siennes, pas celle de Sandy qui déforme toutes formes, rendant toute toges informes.

Quand Julie entre dans une pièce, la pièce étire son podium de défilés de tops modèles. Mais mieux que cela, c'est la gaité, la légèreté, la grâce qui fait son entrée. (Si après ça, tous mes lecteurs n'en sont pas tombés amoureux et mes lectrices jalouses ? Il faut qu'ils consultent, remarquez, ils sont déjà sur place.)

La suite à plus !

(Je sais pour l'instant, il ne s'est toujours rien passé, mais il faut bien planter le décor, comme le disait, le jardinier Victor Hugo.)

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