I Le banc vert

ceriserouge

"Ne pleure pas, ce ne sera pas long..."

Ma tête posée sur son épaule, je pensais...

Rêves des jours à venir, des printemps aux cerises écarlates, des hivers aux foyers réveillés, des automnes sombres mais solitaires à deux, des étés aux soleils de notre jeune amour...

La vie nous offrait ce qu'elle a de plus beau...

Mes paupières baissées, je sentais son regard indescriptible transpercer mes pensées et je savais qu'il me regardait...

Quel merveilleux sentiment qu'est celui d'être aimé!

Sa main sur ma taille me brûlait, et je sentais son souffle calme caresser mes cheveux. Nous étions assis, sur un banc vert, le long de la Seine. Ce fut la dernière fois. Il devait partir quelques années, un certain voyage d'affaires qui l'enrichirait et lui permettrait de m'épouser convenablement. Une larme coula de mes yeux bleus. Pourquoi Est-ce que ce départ venait troubler notre paisible amitié? Il vit que je pleurais, et déposer un baiser sur la goutte d'eau. "Ne pleure pas, ce ne sera pas long, souffla-t-il lentement de sa voix grave et douce." Peut-être. Tu ne peux pas savoir, pensais-je au fond de mon cœur. Cela ne durerait que deux jours, je pleurerais quand même...

                                        *     *    *

Avec un nuage de fumée, le train à vapeur s'envola avec lui. Je secouai un mouchoir brodé avec soin et retenais mes larmes...

                                       *     *     *

L'amour est tellement beau mais il torture le cœur des amoureux...



A suivre...






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