Il n’est de bon poète que des malheureux
Andréa Papus Ngombet Malewa
La tristesse des gens simples c’est la pudeur, le malheur est mère de toutes poésies. L’écriture est bien fille de la douleur, la marque des espoirs contrariés.
Pour que le verbe s’élance, il faut y laisser de son âme, s’égratigner aux parois obscures de la vie que nous parcourons à tâtant.
L’amour est bien aveugle, vie maladie sexuellement transmissible, grotesque de son hérédité, aveugle de l’aveuglement de son idylle géniteur. Le verbe pour exister exige la désillusion, l’attente toujours allongé et les larmes de l’amant éconduit. Il n’est de bon poète que des malheureux, des parias, … De ses fous qui poursuivent inlassablement les ombres chimériques des vestales croqueuses d’imprudent voyageur.
Il se contraint à l’ultime. Il se dépouille de tous métaux. Il n’est plus que sacerdoce. Sa barbe s’allonge, il n’est plus qu’amas d’os. Ses yeux brûlants d’une folie sans borne, et sa bouche écumante de son désir trop longtemps inassouvi. Affamé, il ne sait plus ce qu’est la faim. Assoiffé, il dédaigne la coupe du ruisseau, aveuglé, toute lumière est douleur et insulte.
Le poète est bien singulier condamné. Détenu sans prison, prisonnier sans geôlier. Et pourtant immuablement contorsionné, du visage, des pensées et des mains ; traversé par d’intenses gesticulations circonvolutionaires, âpre du regard et ténébreux du toucher. Son bourreau c’est lui. Héautontimorouménos, à la fois christ et blasphème, à la fois masque et visage.
La nuit venait de tomber sur le lugubre Paris. Lugubre comme peut l’être la salle du mort. On y faisait silence en prostration. Il avait tous été bon disait les épitaphes du père Lachaise. Il y avait clair de lune au plafond des mouches, brève lueur de douceur sur ce plancher de brute. La gymnastique des pures poisons frelatés arrachaient aux boyaux de seconde main des pleurs de chatons qu’on égorge et aux orifices malséants des chouyas horripilants.
Ah ! Dans cette vaste foire des sens, où la vérité des corps exulte et le ridicule de l’humaine condition se pavane,
le cœur imbibé de fiel, lui restait-il seulement encore la naïveté des contingences ?
j'aime avec un grand A
· Il y a environ 14 ans ·mister-nobody
Merci mélodie. je découvre encore we love words. Mes excuses pour le décalage de la réponse.
· Il y a plus de 14 ans ·Je fais un tour immédiatement sur ta page. Biz
Andréa Papus Ngombet Malewa